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Meurtre de deux gendarmes dans le Var : le suspect reconnaît avoir tiré

Les militaires intervenaient dimanche soir pour régler un différend quand elles ont été prises pour cible. Le suspect interpellé a reconnu être l'auteur des coups de feu.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des gendarmes effectuent des contrôles à l'entrée du village de Collobrières (Var), le 18 juin 2012, au lendemain du meurtre de deux de leurs collègues. (VALERY HACHE / AFP)

Différend mortel à Collobrières (Var), un village de 2 000 habitants dans le massif des Maures. Deux femmes gendarmes qui intervenaient dans une affaire de vol ont été tuées par balles, dimanche 17 juin vers 23 heures. Lundi, le principal suspect a reconnu être l'auteur des coups de feu, selon le procureur de la République de Toulon.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, s'est rendu sur place lundi à la mi-journée. Il a annoncé un hommage de la nation à ces deux gendarmes, "dans les jours qui viennent". FTVi revient sur ce que l'on sait de cette affaire. 

• Que s'est-il passé ?

Selon les premiers éléments de l'enquête, les faits ont débuté par le vol du sac à main d'une résidente de Collobrières par l'auteur présumé des coups de feu. Celui-ci aurait été aperçu ivre en début de soirée, selon le patron de l'un des trois bars du village, interrogé au téléphone par l'AFP. Une ivresse confirmée par le procureur de la République de Toulon, lundi en conférence de presse. Le mari de cette habitante frappe alors à la porte du voleur présumé, que lui ouvre sa compagne, alors que les deux femmes gendarmes arrivent.

Sur place, une violente bagarre éclate. Le suspect aurait alors frappé et donné des coups de pied à l'une des deux gendarmes, avant de lui voler son arme de service et de lui tirer dessus. Il aurait ensuite rattrapé sa collègue avant de l'abattre sur une placette du village. Le suspect a ensuite pris la fuite, à pied, avec sa compagne. C'est ce qu'expliquent nos confrères de France 2 Olivier Théron et Virgile Llado. 

• Qui sont les victimes ? 

Les deux gendarmes sont une adjudante de 29 ans et une maréchale des logis de 35 ans, membres de la brigade territoriale de Pierrefeu-du-Var. La première avait pour compagnon un gendarme de Salon-de-Provence. La seconde était mère de deux filles de 5 et 13 ans, ont indiqué la préfecture et les militaires.  

• Qui est le principal suspect ?

Le suspect a été interpellé tard dans la nuit, vers 3 heures du matin, avec sa compagne. Celle-ci aurait eu un rôle actif dans le meurtre des gendarmes. Le couple était arrivé il y a peu dans le village, selon France 2. Une source proche du dossier citée par l'AFP a ajouté que cet homme, né en 1982 à Toulon, était maçon de profession.

Il est connu des services de gendarmerie et de la justice. L'homme a comparu mercredi 13 juin devant le tribunal correctionnel de Toulon pour "violences sur un ascendant" après s'en être pris violemment à sa mère, qui a déclaré qu'il "devenait fou quand il avait bu de l'alcool". Il en est sorti condamné à une peine 6 mois de sursis-mise à l'épreuve. Le juge et le procureur ont en effet choisi d'écarter la peine-plancher d'un an ferme qui aurait pu le renvoyer en prison, selon les informations de France 2.

Le procureur de la République de Toulon, Xavier Tarabeux, a indiqué que le trentenaire était sorti de prison en septembre après six ans d'incarcération pour infraction à la législation sur les stupéfiants et vols avec violences.  

Pendant sa garde à vue, le suspect a reconnu être l'auteur des coups de feu mortels, a également annoncé le procureur. "C'est très probable que ce soit lui. Les éléments dont nous disposons concourent pour le désigner comme l'auteur des coups de feu", avait-il déclaré à l'AFP plus tôt dans la journée. RTL.fr affirmait que des relevés effectués par la police technique et scientifique avaient mis en évidence des traces de griffures et des résidus de poudre sur les mains du suspect.

• Quelles sont les réactions ? 

Le meurtre des deux femmes est une première dans l'histoire de la gendarmerie et a bouleversé le village, bouclé jusqu'au petit matin. "C'est avec une très grande émotion que j'ai appris le meurtre de deux femmes gendarmes, cette nuit à Collobrières, a dit François Hollande dans un communiqué. A travers ce drame, c'est la République qui est atteinte."


"Le choc est immense", a déclaré pour sa part le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, sur RTL. Il s'est rendu lundi matin dans le Var, où il a rencontré des gendarmes. "La nation aura sans doute l'occcasion dans les jours qui viennent de rendre hommage à ces deux gendarmes et de leur témoigner sa reconnaissance", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à la mairie de la commune.

"Les gendarmes savent à quoi ils s'exposent dans leur mission, mais évidemment, comment accepter ce qu'il s'est passé hier soir dans ce village ?" a ajouté Manuel Valls. Auparavant, le ministre avait rencontré les familles des deux gendarmes, et apporté son "soutien" à leurs collègues de la brigade territoriale de Pierrefeu, "très profondément éprouvés".

Valls dans le Var après le meurtre de deux gendarmes (Francetv info)

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