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Une peine de 8 ans de prison a été requise contre le propriétaire d'un immeuble dont l'incendie a fait 6 morts en 2006

L'homme de 61 ans comparaît devant le tribunal correctionnel de Lille pour "homicides involontaires sur six personnes" et "blessures involontaires sur sept personnes".La justice le soupçonne par ailleurs d'avoir soumis les occupants de son immeuble "à des conditions d'hébergement incompatibles avec la dignité humaine".
Article rédigé par France2.fr
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Des pompiers combattent l'incendie d'un immeuble divisé en chambres meublées à Roubaix le 20 août 2006 (AFP - Philippe HUGUEN)

L'homme de 61 ans comparaît devant le tribunal correctionnel de Lille pour "homicides involontaires sur six personnes" et "blessures involontaires sur sept personnes".

La justice le soupçonne par ailleurs d'avoir soumis les occupants de son immeuble "à des conditions d'hébergement incompatibles avec la dignité humaine".

Dans son réquisitoire, la procureure a évoqué un "drame qui aurait pu être évité". "Si vous aviez mis autant d'application à assurer la sécurité de vos locataires qu'à percevoir les loyers, on n'en serait pas là", a-t-elle lancé à l'adresse du principal prévenu, estimant que des "vies humaines ont été sacrifiées sur l'autel du profit financier".
La représentante du ministère public a jugé "impossible de faire vivre des personnes dans ces conditions-là", estimant que le propriétaire avait "abusé" de familles "fragiles", souffrant d'une "grande précarité sociale".

Deux ans de prison avec sursis ont été requis contre un électricien de 41 ans pour avoir fourni une fausse attestation de conformité de l'installation électrique. L'artisan est jugé pour "avoir exposé à un risque immédiat de mort et de blessures, en refusant d'exécuter les travaux qui lui étaient demandés", pour "faux et usages de faux et mise en place d'une installation électrique non conforme aux règles de sécurité".

Les faits
Le 20 août 2006, un incendie s'était déclaré dans un immeuble, rue Beaurepaire à Roubaix, qui hébergeait alors 20 personnes dans 12 chambres de 9 m2. Six résidents avaient péri asphyxiés: une Algérienne de 41 ans et deux de ses filles françaises, âgées de 3 et 17 ans, une mère de famille guinéenne de 29 ans et deux hommes de 49 et 58 ans. Sept autres locataires avaient été blessés.

Si l'immeuble n'était pas considéré comme insalubre, les conditions de vie y étaient précaires. Le bâtiment ne comptait qu'une douche et trois toilettes, avaient expliqué des locataires rescapés.

Un autre incendie d'origine électrique avait déjà touché l'habitation le 23 mars 2006, ne faisant qu'un blessé léger. "C'est le procès de l'habitat indigne et de l'habitat insalubre", a déclaré le président du Droit au logement Nord/Pas-de-Calais, Philippe Deltombe, à l'ouverture du procès.

Au terme des débats, le propriétaire exprimé des regrets et demandé "pardon" aux familles des victimes.

Le jugement a mis en délibéré au 28 mai.

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