Un médecin du travail de France Télécom à Grenoble a démissionné de ses fonctions
Elle déplore le manque de moyens pour aider les "salariés en souffrance" alors que 25 salariés de l'entreprise se sont suicidés en 18 mois.
Elle a constaté, dit-elle, "une adaptation forcée de l'homme au travail, suite à des fermetures de service, des suppressions de poste de travail, des mutations fonctionnelles ou géographiques imposées".
"Les demandes de reclassement ou d'aménagement de poste de travail que j'ai pu faire sont souvent restées sans réponse écrite et motivée", poursuit la professionnelle de santé, confirmant une information du journal Aujourd'hui en France.
Selon le quotidien entre "cinq et dix autres de ses confrères ont jeté l'éponge pour des motifs similaires".
Cette femme qui suivait notamment les salariés du centre d'appels d'Annecy, dont un s'est suicidé le 28 septembre dernier, explique que sa décision est "essentiellement motivée par une impossibilité d'exercer son métier de médecin du travail".
La médecin souligne par ailleurs plusieurs dysfonctionnements: il n'y a, selon elle, "aucune marge de manoeuvre au niveau local" concernant l'organisation du travail, mais aussi une "impossibilité d'exercer son rôle de conseiller de l'employeur". Elle évoque également des "relations tendues avec la direction territoriale".
"Pendant ces deux années, et encore plus depuis les derniers évènements dramatiques, j'ai eu le sentiment d'être cantonnée au cabinet médical uniquement dans l'écoute de salariés en souffrance, sans aucun moyen d'action pour faire évoluer ce constat négatif", conclut la professionnelle de santé dans sa lettre de démission.
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