Un handicapé moteur est resté bloqué dans son appartement au 2e étage d'une HLM à Paris depuis le 1er janvier
Il ne pouvait sortir de chez lui en raison d'une panne d'ascensseur et a porté plainte contre X auprès du procureur de la République pour "mise en danger de la vie d'autrui".
Agé de 28 ans, attaché d'administration des affaires sociales au ministère du travail, il avait découvert la panne en rentrant de vacances, le 1er janvier, à minuit.
Ascenseur bloqué, il a dû faire appel aux pompiers pour qu'ils le montent au deuxième étage, par l'escalier de secours en spirale.
"J'ai d'abord appelé le numéro d'urgence mis à disposition des locataires par le bailleur, mais il m'a été répondu qu'il ne pouvait pas ce jour là se déplacer. J'ai donc appelé les sapeurs-pompiers (...). Ils sont venus dix minutes après et m'ont porté à mon appartement", a déclaré le jeune homme à l'AFP.
"Depuis ce jour là, je suis bloqué dans mon appartement. Je ne sors quasiment plus. J'ai trouvé récemment une société de transport qui fait aussi du portage pour les personnes à mobilité réduite. Grâce à elle, j'ai pu honorer mes rendez-vous médicaux", a-t-il dit.
Sur le plan professionnel, rien n'a changé pour ce handicapé qui télé-travaille depuis déjà plusieurs mois "à cause de soucis de santé", a-t-il expliqué. "Malgré tout, à cause de cette panne, je ne peux pas me rendre à certaines réunions professionnelles", a-t-il souligné.
Depuis qu'il a alerté les médias, dont RMC et Libération, l'ascensoriste s'est engagé à remettre en état l'appareil dès vendredi.
La ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot, s'est "émue", mercredi soir, de la situation de ce "jeune handicapé bloqué dans appartement géré par une société immobilière dépendant de la ville de Paris". Elle affirme, dans un communiqué, avoir "demandé au bailleur de prendre toutes les dispositions afin que les travaux de remise en fonctionnement soient effectués sans délai". "La loi Boutin de 2009 donne une priorité d'accès au logement social aux personnes handicapées", rappelle-t-elle.
Le président de l'Association des paralysés de France (APF), Jean-Marie Barbier, a affirmé de son côté à l'AFP que la mésaventure survenue au jeune handicapé était "très fréquente".
"Nous n'avons pas de statistiques à ce sujet mais, trois à quatre fois par an, il arrive que certains de nos administrateurs ne puissent pas venir à nos réunions parce qu'ils sont bloqués pour une raison ou une autre", fait-il remarquer. "Il n'y a aucune obligation légale pour les bailleurs qui louent des appartements aux handicapés, mais quand on loue en étage aux handicapés les bailleurs devraient assurer au moins une maintenance 24/24 heures, ce qui est rarement le cas", a-t-il conclu.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.