UMP : dans la guerre Fillon-Copé, chacun choisit son camp
Alors que François Fillon demande une médiation d'Alain Juppé et que Jean-François Copé campe sur ses positions, élus et anciens ministres UMP y vont chacun de leur commentaire.
PRESIDENCE DE L'UMP - François Fillon, qui revendique la victoire à la tête de l'UMP avec 26 voix d'avance après "l'oubli" de 1 304 suffrages outre-mer, a menacé, mercredi 21 novembre sur TF1, de saisir la justice si sa demande d'une direction collégiale confiée à Alain Juppé n'était pas entendue.
Le président du parti fraîchement élu, Jean-François Copé, a qualifié le lendemain l'ancien Premier ministre de "mauvais perdant qui vient donner des leçons de morale sans se les appliquer à lui-même".
Dans l'opposition, les deux camps continuent d'y aller de leur petit commentaire.
Ceux qui se rangent derrière Juppé
Pour le député Jean Leonetti, soutien de François Fillon, "la question n'est plus de savoir qui a recueilli le plus de voix". Il s'agit selon lui d'empêcher une "catastrophe" en formant "une direction collégiale (…) sous la houlette d'une personnalité neutre, respectée et incontestée", Alain Juppé.
Autre soutien de François Fillon, le député David Douillet estime qu'"il est urgentissime qu'Alain Juppé prenne la tête de l'UMP par intérim, et qu'il nomme François Fillon et Jean-François Copé vice-présidents à ses côtés pour cette période, pour retrouver calme, sérénité et donc efficacité". Une solution qui, d'après lui, "respecte l'expression [des] militants".
Ceux qui se rangent derrière Copé
Confier de façon transitoire la direction de l'UMP à l'ancien Premier ministre "n'a aucun sens", a estimé le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, dans une interview au Figaro de jeudi. "A François Fillon de prendre ses responsabilités", a-t-il déclaré, martelant que "l'UMP a un président démocratiquement élu, Jean-François Copé".
Pour Nadine Morano, interrogée par Libération, il serait "grotesque d'en appeler à l'arbitrage d'Alain Juppé. Les militants de l'UMP ont élu un président. Juppé n'a pas à prendre l'intérim de quoi que ce soit."
Ceux qui se rangent derrière le droit
Ils souhaitent la transparence, un recomptage des voix ou la publication détaillée des résultats duscrutin, comme le député-maire de Nice, Christian Estrosi, pro-Fillon. "Il y a un moyen très simple de connaître la vérité", a-t-il dit, "c'est que la Cocoe rende publics les résultats définitifs fédération par fédération. Les Français et les militants seront ainsi capables eux-mêmes de faire les additions" des voix.
L'ex-ministre Claude Guéant juge quant à lui qu'"il faut en avoir le cœur net". "Je ne crois pas que le président de l'UMP puisse être un président à part entière si son élection est entachée du moindre soupçon d'illégitimité", a estimé ce soutien de François Fillon.
Maurice Ponga, député européen et élu de l'outre-mer, considère qu'il est "crucial que le vote exprimé par les militants calédoniens, wallisiens et mahorais soit pris en compte dans les résultats de cette élection".
Ceux qui préfèrent ne pas se mouiller
Ancienne ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie reste neutre, comme durant la campagne interne. "J'appelle chacun à la modération et au respect mutuel. (…) Pour ma part, sans revendiquer aucun poste, responsabilité ou fonction, je suis prête à participer à toute action allant dans le sens de l'apaisement, de l'unité du parti", a-t-elle lancé.
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