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Thierry Devé-Oglou, 46 ans, a été condamné à la prison à perpétuité avec période de sûreté de 22 ans

Il est reconnu coupable du meurtre d'Anne-Lorraine Schmitt, tuée de 34 coups de couteau en 2007 lors d'une tentative de viol dans le RER D.La cour d'assises de Pontoise a suivi le réquisitoire de l'accusation qui demandait la peine maximale afin que le meurtrier soit écarté de la société le plus longtemps possible.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Les enquêteurs relèvent des indices dans le wagon du RER D où l'étudiante a été assassinée, le 25 novembre 2007 à Creil (AFP / François Guillot)

Il est reconnu coupable du meurtre d'Anne-Lorraine Schmitt, tuée de 34 coups de couteau en 2007 lors d'une tentative de viol dans le RER D.

La cour d'assises de Pontoise a suivi le réquisitoire de l'accusation qui demandait la peine maximale afin que le meurtrier soit écarté de la société le plus longtemps possible.

"Vous appartenez à cette société, M. Devé-Oglou, et c'est bien parce que vous êtes un homme que nous pouvons vous juger", a lancé l'avocat général Eric Maurel à l'accusé.

Le drame est survenu le dimanche 25 novembre 2007 en fin de matinée sur une rame du RER D au nord de Paris. L'accusé, Thierry Devé-Oglou , 47 ans, a poignardé la jeune Anne-Lorraine Schmitt, 23 ans, à 34 reprises après avoir tenté de la violer. Il avait déjà été condamné pour un viol commis en 1995.

Des photos témoignant de la violence des faits montrées au tribunal

Le père d'Anne-Lorraine Schmitt et sa famille avait assisté lundi à la diffusion de photos de l'"horrible" scène de crime de leur fille, témoignant de la violence des faits. La rame est constellée de traces de sang. La famille Schmitt reste dignement, écoutant les commentaires de l'officier de police. "On voyait qu'elle a lutté, elle a chuté, elle s'est relevée, s'est appuyée sur une vitre, est repartie... C'était une scène remplie de violence", a expliqué Caroline Rohart, sapeur-pompier arrivée sur les lieux du crime.

Anne-Lorraine a eu les mains fortement entaillées. "Une scène de crime, je n'en ai jamais vu de pareille", avait témoigné de son côté Agnès Gorenflot, l'officier de police judiciaire qui a fait les premières constatations. "Elle a saisi le couteau à pleine main, avec force (...) le nombre de coups de couteau est impressionnant".

Retour sur le drame et l'enquête
Le matin du drame, l'étudiante avait été retrouvée en fin de matinée ensanglantée et inconsciente en gare de Creil (Oise) dans une rame du RER D en provenance de Paris. Elle avait succombé sur place à ses blessures quelques minutes plus tard. Le drame avait connu un très fort retentissement médiatique et politique en France.

L'enquête a conduit à un manutentionnaire, Thierry Devé-Oglou, retrouvé blessé et qui assurait avoir été agressé dans le RER entre Louvres et Fosses (Val -d'Oise). Or les enquêteurs ont retrouvé sur lui des traces d'ADN de l'étudiante.

Son casier judiciaire a alors révélé aux gendarmes que le suspect, âgé aujourd'hui de 47 ans, a été condamné en février 1996 par la cour d'assises de l'Oise à 5 ans de prison, dont deux avec sursis, pour un viol commis en janvier 1995 dans un RER sous la menace d'un couteau. Il avait été remis en liberté en février 1997.

En garde à vue dix ans plus tard, l'homme a avoué "avoir pété un câble" en essayant de violer la jeune femme avant de la poignarder. Anne-Lorraine Schmitt, fille d'un général, était l'aînée d'une fratrie de cinq enfants et une étudiante en journalisme décrite comme brillante et joviale.

Le débat sur la récidive
Son meurtre est survenu lors de l'examen par l'Assemblée nationale d'un projet de loi contre la récidive, poussant Nicolas Sarkozy à demander que l'accusé "jugé et condamné" et surtout qu'il ne soit pas "remis en liberté une fois sa peine de prison effectuée".

Le père d'Anne-Lorraine, le général Philippe Schmitt, s'est lancé dans un combat pour "changer la justice". Mais l'avocat de l'accusé, Me Mahieddine Bendaoud, "ne veu(t) pas que (son) client soit le bouc émissaire d'un système social".

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