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Sur le RER A, des trains ne marquent pas l'arrêt à certaines stations

Jean-Paul Huchon, président du Syndicat des transports d'Ile-de-France, a vivement réagi en l'apprenant.

Article rédigé par franceinfo
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Une rame de RER à Paris, le 10 décembre 2012. (MAXPPP)

Plus d'un million de voyageurs l'empruntent tous les jours : le RER A, ligne du réseau ferré francilien, est le plus fréquenté d'Europe. Mais parfois, certains ne voient pas le train s'arrêter à leur station, indique lundi 11 février Europe 1. Selon la radio, les conducteurs ne stoppent pas volontairement à certains arrêts, sur ordre de leur direction. La RATP veut ainsi respecter les horaires imposés par le Syndicat des transports en Ile-de-France (Stif), explique la radio, et bénéficier de ce fait d'une prime, au titre d'un "bonus de régularité". Si ces horaires ne sont pas respectés, la RATP risque de payer une pénalité.

"On doit passer une station sans marquer l'arrêt. On ne sait pas pourquoi, il n'y a aucun justificatif, aucun incident sur la ligne, aucune bonne raison. C'est assez gênant parce qu'on voit les quais qui sont bondés. Du coup, les gens sont en colère, ils crachent, font des gestes obscènes", a raconté Luc, un conducteur de rame, à Europe 1. "A Lognes (Seine-et-Marne) parfois, on nous dit que ça va être desservi et finalement ça ne l'est pas. On est obligé de prendre le RER dans l'autre sens pour se rendre à la station d'avant, ça nous fait perdre au moins 15 minutes", témoigne de son côté un voyageur.

"On est chez les fous !"

Jean-Paul Huchon, président PS de la Région Ile-de-France et du Stif, a vivement réagi,  également sur Europe 1, en apprenant cette pratique. "On est chez les fous !", s'est-il exclamé. "Je suis absolument furieux et je vais m'en occuper tout de suite", a-t-il affirmé. "On a signé des contrats donnant des obligations à la RATP et la SNCF [qui coexploitent les RER] moyennant un bonus ou un malus selon le respect de ces obligations, et la première est d'arriver à l'heure", a-t-il tout de même rappelé. Il va recevoir mardi matin les dirigeants de la RATP, Pierre Mongin, et de la SNCF, Guillaume Pépy, pour obtenir des "explications".

"Actuellement sur certaines lignes, il y a des retards considérables et pas admissibles", a souligné Jean-Paul Huchon. "C'est complètement stupide de la part de la direction de l'entreprise de donner éventuellement des consignes de ne pas s'arrêter pour tenir les horaires. C'est quelque chose de hors contrat et hors obligations. Le Stif verse 3 milliards à la RATP et 3 milliards à la SNCF tous les ans, cela mérite un service de qualité !", a-t-il insisté.

L'opposition régionale, par la voix de Valérie Pécresse, présidente du groupe UMP et administratrice du Stif, a dénoncé une "situation totalement scandaleuse". "Le système de bonus-malus doit inciter les opérateurs à offrir un meilleur service aux usagers. (...) La situation décrite par Europe 1 constitue un détournement inacceptable du système et appelle une réponse immédiate et forte." Valérie Pécresse a annoncé qu'elle allait déposer, dès le prochain conseil d'administration du Stif, mercredi, un vœu réclamant "la révision du calcul du bonus-malus". 

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