Sarkozy à l'hôpital de Villejuif: vive les IHU
Le chef de l'Etat a annoncé vendredi la création de cinq instituts hospitalo-universitaires (IHU)Le chef de l'Etat a annoncé vendredi la création de cinq instituts hospitalo-universitaires (IHU)
"Je souhaite qu'un appel d'offres destiné à labelliser des IHU soit organisé en 2010. (...) Un jury international proposera au gouvernement d'accorder le label IHU à cinq centres d'excellence maximum", a déclaré M. Sarkozy à l'issue d'une visite de l'hôpital Paul -Brousse de Villejuif (Val-de-Marne).
Cette visite, dont le coût a déclenché une polémique (voir plus loin), était organisée à l'occasion de la 2500e greffe du foie réalisée dans cet établissement.
"Les IHU seront des plate-formes de soins, de recherche et d'enseignement que nous voulons de niveau mondial, organisées autour d'un projet scientifique cohérent", a affirmé le chef de l'Etat.
Ces centres "auront la possibilité de recruter les meilleurs professionnels, français et étrangers, grâce à des contrats qui seront attractifs. Si on veut les meilleurs, il faut les payer", a-t-il insisté. Ils devront aussi "attirer des fonds privés", a suggéré Nicolas Sarkozy.
Le président a proposé que le futur grand emprunt "puisse financer certains investissements" nécessaire à la mise en place des ces IHU. La création des IHU était l'une des propositions de la commission dirigée par le Pr Jacques Marescaux sur la réforme des centre hospitaliers universitaires (CHU).
Polémique
Environ 300 personnes ont manifesté vendredi à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif. Elles entendaient dénoncer le coût de la visite de Nicolas Sarkozy, qu'elles jugent excessif, et l'importance du dispositif policier déployé à cette occasion. Selon le syndicat Sud, la visite du chef de l'Etat coûte 200.000 euros, "le montant du buffet" étant pour sa part inconnu. Le porte-parole du gouvernement, Luc Châtel, a démenti. "Les frais sont pris en charge par l'hôpital sur un budget déficitaire", a affirmé un délégué SUD, sous les huées des manifestants présents.Ceux-ci ont par ailleurs dénoncé l'importance du dispositif policier déployé à l'occasion de la visite du locataire de l'Elysée. "Même le boulanger qui venait livrer les viennoiseries n'a pas pu ouvrir sa camionnette qui a été contrôlée par les chiens renifleurs. C'est excessif. Même les gens de la police présents ici sont d'accord avec cela", a déclaré Josselyn Carvigant, cuisinier à l'hôpital depuis 11 ans.
Lors de la manifestation, la maire PCF de Villejuif, Claudine Cordillot, a distribué des tracts dénonçant le "recul" du système de santé, notamment à Villejuif. Une salariée, qui a requis l'anonymat, a regretté que les équipes de nettoyage soient fortement réduites. "Il y a 11 ans, nous étions quatre par étage pour nettoyer 27 chambres plus d'autres locaux. On est passé à deux, voire une personne, les départs en retraite ne sont pas remplacés", a-t-elle dit.
Vendredi matin, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot a exprimé sa "totale indignation sur l'instrumentalisation faite par certains, au détriment des malades et des médecins", du coût supposé de la visite de Nicolas Sarkozy.
Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a lui aussi également démenti que la visite coûterait 200.000 euros. "C'est absolument faux. Il y a des mesures de sécurité classiques pour la venue du président de la République. (...) Il n'y a pas de réception", selon Luc Chatel, par ailleurs ministre de l'Education nationale.
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