Saint-Gingolph : un village franco-suisse coupé en deux…
Un village à la frontière franco-suisse compte 1 600 habitants au total : la moitié côté helvète, l'autre côté hexagonal. Une réalité sur le papier, mais pas forcément dans les têtes à Saint-Gingolph.
À Saint-Gingolph, dernier village avant la frontière suisse au bord du lac Léman, on voit tout en double : deux bureaux de poste, deux écoles, deux mairies, deux postes de douanes et deux monnaies. Normal puisque depuis 450 ans, le village est coupé en deux : la Suisse et la France, et au milieu coule une rivière. "À force de conflit, on est renvoyé un coup valaisan, un coup savoyard, un coup bernois et un jour, tous ces protagonistes ont eu la volonté de signer un traité de paix et ont choisi une frontière naturelle comme un torrent", explique Joël Grandcollot, président bénévole de Saint-Gandolph Promotion.
3 000 travailleurs frontaliers
Au milieu, une seule boulangerie, côté français évidemment. On a dû s'adapter à toutes les traditions. La maison fait donc un croissant français et un croissant suisse. Les commerçants jonglent aussi avec les deux monnaies. "Notre caisse est dotée d'un logiciel pour faire la conversion entre les euros et les francs suisses", révèle la boulangère. Le poste douanier rappelle que la frontière physique n'a pas disparu. 11 000 véhicules transitent par Saint-Gingolph, dont 3 000 travailleurs frontaliers. Qu'ils soient Suisses ou Français, tous passent très souvent la frontière. Mais tous dépendent de la même paroisse et finissent dans le même cimetière.
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