Retrouvé décédé vendredi près de Chartres, Christopher, 9 ans, s'est noyé sans doute dans l'heure qui a suivi sa fugue
Le proureur de Chartres a fait cette annonce mercredi. L'autopsie pratiquée lundi avait déjà permis d'écarter la piste criminelle.
Christopher s'était échappé à vélo du centre départemental de l'enfance de Champhol (Eure-et-Loir). Son corps a été retrouvé dans la rivière Eure.
"L'analyse du bol alimentaire confirme des traces du repas pris le jour même au foyer par le petit Christopher", qui s'était enfui du Centre départemental de l'enfance de Champhol le 29 octobre vers 17h00, a déclaré Philippe Peyroux, procureur de la République de Chartres. "Cela nous permet de penser que ce petit garçon s'est noyé vraisemblablement dans l'heure qui a suivi son départ du foyer", a-t-il ajouté.
"Les premiers éléments recueillis lors de l'autopsie", pratiquée lundi à Tours, "précisent une absence totale de violence, ni externe ni interne, ainsi que l'absence totale de bleus sur le corps de l'enfant" de neuf ans, a déclaré le procureur Philippe Peyroux. "Il n'y a pas d'affaire de moeurs ou autre, ce serait apparu immédiatement à l'autopsie", a insisté le magistrat, écartant ainsi toute piste criminelle.
Rappel des faits
Le corps de l'enfant a été retrouvé coincé et immergé, dans des branchages, vendredi dernier. Les intempéries auraient modifié l'environnement et auraient fait remonter le corps à la surface. "Très vraisemblablement, ce petit garçon qui ne savait pas nager a voulu traverser la rivière, a glissé au bord de la rivière et est tombé dans l'eau froide", a-t-il ajouté. L'accident aurait eu lieu peu après sa fugue, selon les premières informations de l'enquête. Des examens complémentaires doivent permettre de déterminer la date et l'heure de son décès.
Une vaste recherche, mais tardive
Les recherches, démarrées plus d'une semaine après l'annonce de sa fugue, n'avaient pas permis de retrouver la moindre trace du garçon de 9 ans depuis le 29 octobre. Seul son vélo avait été découvert près d'une décharge publique, le dernier endroit où il avait été aperçu par des bûcherons.
Le petit garçon, placé dans ce centre par la justice, était décrit comme un enfant fragile psychologiquement. Depuis plusieurs années, il était placé en structure spécialisée par le juge des enfants.
Dès le soir de sa disparition, pompiers, policiers et gendarmes s'étaient lancés à sa recherche avec de gros moyens. Un hélicoptère avait survolé les environs à l'aide d'un phare pouvant éclairer la surface d'un terrain de football et d'une caméra thermique capable de détecter tout corps vivant grâce à sa chaleur.
L'enfant, débrouillard, avait cependant été décrit comme totalement imprévisible par les enquêteurs. Coutumier du fait, il avait déjà fugué la semaine précédente, mais il avait été retrouvé moins d'une heure plus tard, non loin de son centre d'accueil.
Dimanche 7 novembre, une trentaine d'habitants des environs de Champhol avaient participé, en vain, à une battue organisée spontanément par des riverains du centre de l'enfance.
La mère envisage de porter plainte
Après l'annonce de la découverte du corps de son fils, la mère de la victime a immédiatement exprimé sa douleur et son intention de porter plainte contre le centre départemental de Champhol.
"J'avais espoir, je l'ai perdu pour toujours", a-t-elle déclaré à l'AFP, en larmes. "J'imagine qu'il a dû souffrir. On me l'a arraché définitivement, a ajouté la maman, qui avait été prévenue par la police. Mon fils n'avait rien à faire dans ce centre".
Le jeune garçon, présenté comme instable et hyperactif, avait déjà fugué à plusieurs reprises de ce centre mais il avait à chaque fois été retrouvé sain et sauf rapidement.
Peu de temps après cette annonce, l'avocat des parents biologiques de l'enfant a déclaré qu'ils allaient se porter partie civile pour avoir accès au dossier et "faire la lumière" sur ce drame.
"Il faut faire la lumière sur les conditions dans lesquelles Christopher s'est échappé du centre", a dit l'avocat.
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