Achat des fournitures scolaires à la rentrée : "En tant que parent, il faut parfois savoir dire non aux enfants"
À une semaine de la rentrée, Samuel Cywie, porte-parole de la Peep, appelle les parents d'élèves à la prudence lors de l'achat des fournitures scolaires.
À une semaine de la rentrée scolaire, Samuel Cywie, porte-parole de la fédération des Parents d’élèves de l’enseignement public (Peep), met en garde les parents, lundi 28 août sur franceinfo, quant à la nécessité d'imposer des règles lors de l'achat des fournitures scolaires, afin de ne pas laisser flamber la facture.
franceinfo : Comment ne pas se laisser déborder par les dépenses de rentrée ?
Samuel Cywie : C'est un casse-tête pour les parents : l'objectif est aussi que les enfants ne se retrouvent pas à l'écart du groupe, donc on ne peut pas dire non sur tout. En revanche, en tant que parent, on doit pouvoir dire non sur certaines choses. Souvent, on autorise une trousse, un sac d'école, un agenda, etc. Et sur les fournitures les plus générales, il faut rester prudent, sinon la facture s'alourdit. Et puis les modes changent. Dans six mois, on passera à autre chose, il faudra tout changer.
Est-ce aussi l'occasion d'un discours de raison auprès des enfants au sujet de la consommation ?
Bien sûr, il faut expliquer aux enfants. Beaucoup d'entre-eux comprennent très bien qu'on ne peut pas dire oui pour tout. Et puis c'est une occasion de parler "développement durable", de dire "ce cahier est moins joli, mais c'est mieux au niveau du développement durable". C'est aussi une partie de l'éducation de nos enfants : il faut que l'on arrive à se mettre d'accord sur ce qui est possible ou pas.
Il existe des aides pour les parents…
Oui, l'allocation de rentrée a été versée il y a quelques jours, ça permet d'aider à la rentrée. Mais les parents sont mis à contribution toute l'année, comme pour les sorties scolaires, les réassorts. Le vrai problème, c'est qu'il y a des différences selon les établissements et les professeurs. On a quelque fois des demandes qui sont "folles", plusieurs cahiers à 180 pages par exemple, qui ne sont jamais utilisés. À côté de ça, vous avez des écoles où tout est pris en charge par la municipalité. Les aides sont nécessaires. Il est bien qu'elles aient été maintenues, même si elles pourraient être un peu plus importantes pour les plus défavorisés.
On entend aussi parler de parents qui s'organisent pour des achats collectifs.
Les fédérations de parents, dans certains établissements, arrivent à mettre en place des listes complètes des fournitures avec les équipes de professeurs, et ensuite cela permet de faire des achats groupés. Mais la difficulté est toujours d'arriver à avoir des listes complètes avant la rentrée pour les établissements, alors que souvent vous avez des professeurs qui font chacun leur marché. Ils sont en général de bonnes volonté, mais chacun a sa méthode de travail, cela fait partie de la liberté pédagogique.
Est-ce que sur les listes il y a de plus en plus d'outils numériques comme des tablettes, ordinateurs ?
Il y a certaines régions comme le Grand-Est qui lancent une expérimentation au niveau des livres numériques dans une cinquantaine de lycées. Dans ce cas il y a un investissement, mais les parents sont accompagnés par la région. En revanche, maintenant les enfants doivent être quasiment tous équipés, au moins au collège, pour pouvoir faire des recherches. Ce n'est plus comme avant, quand on allait à la bibliothèque. Donc c'est un investissement pour les familles. On dit que tout le monde est équipé, mais tout le monde ne l'est pas, donc parfois il y a des enfants qui se retrouvent en difficulté.
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