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Ramadan : la mairie de Gennevilliers renonce à interdire le jeûne à ses employés

Quatre moniteurs de colonie avaient été suspendus car leur contrat de travail stipulait qu'ils devaient s'hydrater et s'alimenter.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Quatre moniteurs de colonie de vacances ont été suspendus le 20 juillet 2012 par la mairie de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) pour avoir observé le jeûne du ramadan.  (FREDERICK FLORIN / AFP)

La mairie de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) a renoncé, mardi 31 juillet, à imposer à ses employés de déjeuner. Quatre moniteurs de colonie avaient été suspendus pour avoir observé le ramadan. Selon la mairie, leur contrat de travail stipulait qu'ils devaient s'hydrater et s'alimenter.

Les animateurs avaient été remerciés après la visite d'un responsable des centres de vacances lors d'un séjour sportif à Port-d'Albret, sur la commune de Vieux-Boucau (Landes). "On a reçu la visite du responsable des centres de vacances. Il est venu voir si tout se déroulait correctement avec les enfants, et c'était le cas, puis il est venu déjeuner avec nous. Il s'est mis à ma table, et a remarqué qu'à l'heure du déjeuner je ne mangeais pas et Moussa non plus", a raconté au BondyBlog l'un des animateurs, prénommé Nassim. 

Les contrôles renforcés dans les centres de vacances

En vertu de l'article 6 de leur contrat, selon lequel l'animateur "veille à ce que lui-même ainsi que les enfants participant à la vie en centre de vacances se restaurent et s'hydratent convenablement en particulier durant les repas" et doit être "en pleine possession de ses moyens physiques", les quatre employés ont été remerciés. Scandalisés par la décision de la mairie, les moniteurs avaient l'intention de porter plainte. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) envisageait également de porter l'affaire en justice pour discrimination.

"Pour apaiser le débat", la mairie a décidé "de ne pas imposer l'application de l'article incriminé du contrat de travail sur le mois d'août", explique-t-elle mardi dans un communiqué. "Pour conserver ses exigences en termes de sécurité physique des enfants", elle renforcera les contrôles dans ses centres de vacances.

Une réunion sur ce sujet en septembre

"L'article a été mal interprété, a expliqué le maire communiste de Gennevilliers, Jacques Bourgoin. Tout est parti d'un accident qu'il y a eu il y a deux ans, où deux enfants avaient été blessés parce que la conductrice du minibus, qui jeûnait, avait fait un malaise."

"C'est pour cela qu'on a ajouté cet article au contrat de travail, mais comme l'article apparaît pour certains discriminatoire, on souhaite que le débat soit posé de manière sereine", a poursuivi l'édile. La mairie a prévu d'organiser à la rentrée une réunion de travail sur ce sujet avec la direction départementale de la jeunesse et des sports des Hauts-de-Seine, les organisations syndicales des salariés, les mouvements d'éducation populaire et les collectivités organisatrices de centres de vacances.

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