Qu'a vraiment dit Peillon sur la revalorisation du salaire des profs ?
Alors que l'Education nationale lance une campagne de recrutement de 43 000 enseignants, le ministre de l'Education, Vincent Peillon, s'est risqué à évoquer une négociation sur le métier d'enseignant et leur revalorisation salariale. Avant de nuancer ses propos.
POLITIQUE - Attention, terrain miné. Alors que l'Education nationale lance, lundi 10 décembre, une campagne de recrutement de 43 000 enseignants, le ministre de l'Education, Vincent Peillon, s'est risqué à évoquer une négociation sur le métier d'enseignant et leur revalorisation salariale. Avant de nuancer ses propos.
Mieux payer les profs "quand on en aura les moyens"
Dimanche, dans le JDD, Vincent Peillon affirmait avoir "bien conscience que les enseignants ne sont pas bien rémunérés". Et d'évoquer, déjà, "une discussion (…) pour voir de quelle façon nous pouvons améliorer la condition enseignante".
"Il serait digne de les payer mieux, nous le ferons lorsque nous aurons les moyens", a-t-il néanmoins précisé dans l'hebdomadaire.
Ouvrir une "négociation" pour revaloriser leur salaire…
Mais le lendemain matin, sur RMC-BFMTV, le ministre de l'Education se fait un peu bousculer par Jean-Jacques Bourdin sur le sujet, et se dit prêt à ouvrir en janvier "une grande négociation" sur le métier des enseignants, incluant leur évolution de carrière, leur temps de travail et leur revalorisation salariale.
"Est-ce qu'il faut revaloriser les professeurs français, je vous réponds oui. Est-ce que je suis prêt ? Oui, en changeant aussi la nature du métier." Dans ces discussions, "il y aura les contenus, le développement de carrière, le temps de travail et bien évidement la question de la revalorisation", a-t-il détaillé.
… mais "pas de discussions salariales" à proprement parler
Vincent Peillon a néanmoins jugé bon de préciser, quelques heures après, qu'il "n'y aura[it] pas de discussions salariales" à proprement parler. "La conséquence d'une discussion sur le métier est évidemment une question salariale, mais c'est d'abord une discussion sur le métier", a dit le ministre à l'AFP.
Une précision qui n'a pas arrêté Jean-François Copé. Le président de l'UMP a immédiatement demandé à Jean-Marc Ayrault de "recadrer très rapidement" le ministre de l'Education, dont les déclarations sur "la revalorisation du salaire des enseignants" sont, selon lui, "en contradiction totale avec les arbitrages budgétaires" du Premier ministre. Un "couac gouvernemental" qu'il compare aux déclarations d'Arnaud Montebourg sur Florange la semaine dernière.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.