Près de 8.000 signalements dénonçant des propos racistes et/ou xénophobes ont été transmis à la police judiciaire
Si "57% des signalements concernent des escroqueries et 25% sont liés à la pédopornographie, 10% rapportent des contenus racistes et/ou xénophobes, alors qu'ils représentaient 4% de l'ensemble en 2009".
Racisme et/ou xénophobie se "retrouvent souvent dans les thèmes de l'ultra-droite", a relevé un policier de la direction centrale de la PJ.
Cette "ultra-droite" forme "un paysage assez émietté", a-t-il noté, du "bloc identitaire en quête de responsabilité et pro-européen, auquel appartiennent souvent les organisateurs 'd'apéro saucisson-pinard', aux nationalistes autonomes qui professent des thèses nationalistes révolutionnaires et qui montrent davantage de propension à la violence".
Si la "mouvance est assez interlope, l'internet permet de dégager parfois des personnalités un peu originales", a remarqué ce spécialiste.
Bien que la majorité des commentaires racistes ne s'accompagnent pas d'appel au meurtre, leur signalement entraîne toujours des investigations policières."L'expression raciste sur internet se nourrit clairement de l'actualité", selon Mme Champagnat.
Les policiers font "une copie d'écran à titre de preuve", avant d'établir "la qualification juridique"des faits, a expliqué la responsable de l'Office.
"Cette mouvance fait l'objet d'une veille permanente, y compris au niveau européen", a-t-il souligné. Ensuite,"nous faisons des recherches en sources ouvertes", par exemple, quelqu'un dont les propos racistes sous-entendent un passage à l'acte violent "peut être à la recherche d'une arme" ou inversement, a-t-elle précisé.
La commissaire principale, Adeline Champagnat, se souvient d'un auteur de commentaires racistes passant "des annonces à la recherche de 'Beretta et fusil à pompe': "Mais il s'est aussi connecté à un site de rencontres sur lequel il a laissé... sa photo!".
"Si les 'sources ouvertes' ne donnent rien, nous diligentons une enquête préliminaire pour identification des intéressés", a-t-elle poursuivi.
Enfin, les propos de ce type peuvent ne pas tous être recensés. "S'y ajoute ce qu'on appelle la 'viralité' d'internet", a-t-elle relaté, "comme des courriels ou des 'chats', mais à moins que l'un des auteurs se dénonce ou trahisse son correspondant, ils n'apparaissent pas au grand jour".
Le reste des signalements concerne "divers aspects et 3% seulement sont infondés", ajoute Adeline Champagnat.
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