Cet article date de plus de douze ans.

Premier tour des législatives : ce qu'il faut en retenir

Une abstention record, un bloc de gauche largement en tête et des personnalités bousculées, FTVi vous résume tout ce qu'il faut savoir sur le premier tour des élections législatives.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Une supportrice du Front de gauche en larmes après l'élimination de Jean-Luc Mélenchon dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, à Hénin-Beaumont, le 10 juin 2012. (JEAN-YVES BONVARLET / REUTERS)

La campagne n'a pas passionné les Français, ils ont aussi boudé les urnes, dimanche 10 juin. La gauche arrive largement en tête avec près de 47% des voix contre une droite parlementaire à 34,6%. Si les ministres du gouvernement Ayrault sont presque tous en bonne position, plusieurs personnalités nationales sont bousculées. FTVi revient sur l'essentiel. 

• L'abstention record

Le premier tour des législatives 2012 est marqué par le plus faible taux de participation de l'histoire de la Ve République : 57,23%, selon le ministère de l'Intérieur, soit plus de 4 points en dessous de la participation de 2007 (60,98%).

"C'est un phénomène accéléré par l'inversion du calendrier électoral, les législatives perdent en intérêt pour les Français un mois après la présidentielle, qui reste l'élection pour laquelle ils se mobilisent", explique Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. 

Du coup, les candidats devront obtenir entre 21,5 et 22% des suffrages pour espérer se maintenir au second tour, afin d'atteindre le seuil des 12,5% des inscrits, comme l'exige la loi. Plus de 30 triangulaires se dérouleront au second tour.

• La gauche largement en tête

Les socialistes et leurs alliés (PRG, MRC et divers gauche) recueillent 34,4% des suffrages, et le bloc de gauche (avec Europe Ecologie-Les Verts et Front de gauche) se place plus de 11 points devant celui de la droite parlementaire (UMP, Nouveau Centre et leurs alliés) qui obtient 34,67% des voix

Le MoDem plonge à 1,76%, en chute de six points, tandis que le Front national obtient 13,6%, neuf points au-dessus de son résultat très bas de 2007. Le Front de gauche obtient 6,91% des votes.

• Quelle majorité pour le PS ?

Le groupe socialiste et apparentés espère désormais obtenir à lui seul la majorité des sièges de l'hémicycle, soit 289 députés minimum. Cela lui permettrait de ne pas dépendre des voix écologistes, mais surtout de celles du Front de gauche, pour adopter les propositions et projets de loi.

Sur ce point, le PS a de quoi espérer. Selon les projections réalisées par l'institut Ipsos dimanche, le groupe PS-divers gauche obtiendrait de 275 à 305 sièges. De son côté, Opinionway indique dans son étude réalisée pour Le Figaro et LCI que le le PS obtiendrait la majorité absolue au second tour des législatives avec 293 à 323 sièges. L'UMP remporterait elle de 218 à 248 sièges, EELV de 15 à 20 sièges, le Front de Gauche de 13 à 18 sièges. Le Modem et le Front National auraient chacun entre 0 et 2 sièges. 

• Une prime aux ministres

Jean-Marc Ayrault, Laurent Fabius, Delphine Batho, Victorin Lurel, six des 25 ministres candidats ont été élus dès le 1er tour. Les autres sont en ballottage, favorable pour la plupart.

Retrouvez tous les résultats des ministres du gouvernement Ayrault ici.

• Mélenchon rate son pari

Il ne sera pas présent au second tour à Hénin-Beaumont, dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, où il s'était lancé, le 12 mai 2012, dans un combat frontal et médiatique avec Marine Le Pen. Visiblement amer, il s'est exprimé depuis le parking d'un supermarché. Il laisse Philippe Kemel, le candidat du PS, affronter au second tour la patronne du FN, arrivée en tête avec 42,36% des voix. 

Mélenchon laisse la place à Hénin-Beaumont au PS (Francetv info)

• Quid des personnalités politiques nationales ?

Duel 100% socialiste à La Rochelle. Dans la 1re circonscription de Charente-Maritime, Ségolène Royal, 34,26% des voix au premier tour, affrontera Olivier Falorni, candidat socialiste dissident, qui a réuni 30,25% des suffrages.

Guerre fratricide également à l'UMP dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine, où l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant (30,41%) est confronté à la candidature dissidente de Thierry Solère (26,89%) dans une triangulaire avec la candidate socialiste Martine Even (22,14%).

Dans les Pyrénées-Atlantiques, François Bayrou, lui, est engagé dans une triangulaire meurtrière qui l'opposera à  la candidate socialiste Nathalie Chabanne (34,90%) et à l'UMP Eric Saubatte (21,72%).

Retrouvez tous les résultats des personnalités politiques nationales attendues au tournant.

Du côté des barons UMP, Xavier Bertrand et Nadine Morano évitent la triangulaire tandis que François Baroin et Luc Chatel sont contraints d'affronter un second tour, contrairement à 2007.

Retrouver tous les résultats des anciens ministres de Sarkozy et des ténors de l'UMP.

• Le PS pour un "front républicain contre le FN", l'UMP hésite

Le Front national sera présent dans 61 circonscriptions, dont 32 triangulaires. Depuis le siège du Parti socialiste rue de Solférino, Martine Aubry a appelé "de manière claire" au désistement républicain entre le PS et l'UMP pour "faire barrage au FN". Sur le plateau de France 2, Claude Guéant l'a affirmé, "il n'y aura pas de négociation avec le Front national" tandis que Jean-François Copé, le patron de l'UMP, a botté en touche : "On en discutera demain." Nadine Morano a de son côté appelé les électeurs du FN de sa circonscription à se rassembler sur sa candidature.

L'UMP face au vote FN (Francetv info)

 

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.