Pour la première fois ces militants ont été innocentés vendredi au nom de la "liberté d'expression"
Relaxé par le tribunal correctionnel de Paris, Yvan Gradis, 51 ans, écrivain et "barbouilleur récidiviste", a annoncé un moratoire des opérations de barbouillage des panneaux publicitaires.
"Nous attendons la tenue d'un débat qui ne soit pas une mascarade", a ajouté M.Gradis qui a lancé un appel à la classe politique pour qu'elle agisse.
Les "déboulonneurs" en appellent en particulier à la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, qui reconnaissait le 17 juin dernier la nécessité de "remettre la publicité à sa place".
"Désobéissance civile" anti-pub vantée
Ils prônent la "désobéissance civile" contre la publicité envahissante, considèrent que plus d'un tiers du million de panneaux publicitaires implantés sur le territoire français ne respectent pas la loi de 1979 sur la publicité extérieure et les enseignes, dont ils demandent aussi le durcissement.
"Si les politiques ne bougent pas", a poursuivi le militant, ce sera la preuve absolue que les mafias publicitaires ont gangrené la société".
Lors de ses précédents procès -celui-ci était le 12e en quatre ans- ce collectif n'avait jamais obtenu mieux qu'une condamnation à un euro symbolique, a rappelé M.Gradis.
Expression de la "liberté d'expresion"
Cette fois-ci, la 13e chambre du tribunal correctionnel avait cette fois à juger du barbouillage de cinq panneaux publicitaires sur les Champs Elysées le 26 janvier 2008, sur lesquels les militants avaient écrit à la peinture rouge et noire des slogans tels que "stop à la propagande" ou "trop de pub".
Le président Olivier Géron a estimé dans son jugement que les opposants ont exercé leur "liberté d'expression" qui "ne saurait constituer une infraction".
A l'audience, qui s'était tenue le 19 mars, des amendes avaient été requises: 3.000 euros contre Yvan Gradis et 300 euros contre Arthur Lutz, 29 ans.
Six autres militants du collectif, qui n'étaient pas poursuivis au départ, s'étaient présentés au tribunal comme "comparants volontaires", mais le ministère public avaient requis pour eux la relaxe.
A l'audience, qui s'était tenue le 19 mars, des amendes avaient été requises: 3.000 euros contre Yvan Gradis et 300 euros contre Arthur Lutz, 29 ans. Six autres militants du collectif, qui n'étaient pas poursuivis au départ, s'étaient présentés au tribunal comme "comparants volontaires", mais le ministère public avaient requis pour eux la relaxe.
L'avocat du collectif, Me William Bourdon, avait vilipendé les politiques qui depuis des années, ne tiennent pas "leurs promesses" et cèdent aux "lobbies de l'affichage". Il avait demandé la relaxe tous les prévenus, pas des "délinquants", mais des "dissidents".
Le parquet n'a pas fait savoir immédiatement s'il comptait faire appel.
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