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Plusieurs centaines de professionnels de la justice ont défilé mardi aprÚs-midi à Paris pour réclamer "un plan Marshall"

DerriÚre une banderole "la justice est en danger, unissons-nous !", des centaines de magistrats, avocats, greffiers, éducateurs etc... ont défilé pour réclamer des moyens "dignes d'une grande démocratie européenne".Aux cris de "Justice à deux vitesses, il faut que ça cesse !", le cortÚge est parti de la place de St Michel jusqu'à l'Assemblée.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Plusieurs centaines de professionnels de la Justice manifestent, le 29 mars 2011 Ă  Paris. (AFP - PIERRE VERDY.)

DerriÚre une banderole "la justice est en danger, unissons-nous !", des centaines de magistrats, avocats, greffiers, éducateurs etc... ont défilé pour réclamer des moyens "dignes d'une grande démocratie européenne".

Aux cris de "Justice à deux vitesses, il faut que ça cesse !", le cortÚge est parti de la place de St Michel jusqu'à l'Assemblée.

Un mois et demi aprÚs une sans précédent déclenchée par leur mise en cause dans l'affaire Laetitia, les professionnels de la justice demandent un plan d'urgence afin de remettre à flot le systÚme, un des plus pauvres d'Europe.

Dans le cortÚge parisien, réuni à l'appel de 26 organisations syndicales et professionnelles, des représentants de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) d'Ile-de-France portaient des personnages de carton, pour symboliser "le nombre de postes supprimés".

"Plus de moyens humains = moins de récidive", disait une pancarte du SPIP (Service pénitentiaire d'insertion et de probation) de Strasbourg.

Des greffiÚres du tribunal pour enfants de Nancy brandissaient des petits panneaux montrant une caricature du président se cassant la figure. "Nicolas Sarkozy chute aprÚs avoir glissé sur des petits pois", disait le texte, allusion au terme employé jadis par le chef de l'Etat pour qualifier les magistrats.

Une dĂ©lĂ©gation de manifestants devait ĂȘtre reçue Ă  l'AssemblĂ©e nationale par le prĂ©sident de la commission des lois, Jean-Luc Warsmann, et y faire valoir les revendications des magistrats, greffiers, avocats, Ă©ducateurs.

Quelques actions sont également organisées en régions, selon les syndicats, qui ont aussi appelé à la grÚve et au renvoi des audiences non urgentes.

Le ministre annonce des créations d'emplois
Dans une interview publiée mardi par Ouest-France, le ministre de la Justice Michel Mercier a le recrutement exceptionnel en 2012 et 2013 de 235 magistrats et 160 greffiers pour l'application des réformes sur les hospitalisations sans consentement sous contrÎle de la justice, et l'introduction de jurés populaires dans les tribunaux correctionnels.

Il a aussi promis que 400 vacataires seraient sur le terrain à partir du mois d'avril pour aider les magistrats dans leur travail et promet le recrutement de 90 personnes, notamment deséducateurs pour la protection judiciaire de la jeunesse.

Les syndicats peu convaincus par ces annonces
"Personne ne sera dupe aujourd'hui dans le cortÚge, les annonces du ministre n'ont rien à voir avec le plan d'urgence que l'on demande", a déclaré le secrétaire général du syndicat de la magistrature (SM, gauche), Matthieu Bonduelle.

"Il faut un plan Marshall pour la justice, réfléchi sur la durée, tant sur les moyens que sur la méthode", a estimé Virgine Valton, vice-présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).

L'USM a chiffré à quelque "2 milliards d'euros de plus par an pendant dix ans" les sommes nécessaires pour mettre la justice française "au niveau des grandes démocraties".

Les syndicats ne se satisfont pas des annonces du ministre, loin de combler le "passif" d'une justice qui crie famine depuis des années, mais ils notent néanmoins le "premier pas", ou "la petite avancée" qu'elles représentent.

Ils constatent aussi que leur "mobilisation" a été prise en compte et se disent décidés à la poursuivre.

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