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Démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins : la classe politique s'indigne, le PS dénonce les propos d'Elisabeth Borne

Le PCF dénonce "l'inaction de l'Etat", qualifiée de "honte absolue", alors que le PS s'irrite des propos de la Première ministre, qui a évoqué jeudi matin un "extrémisme des deux côtés" de l'échiquier politique.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) et Fabien Roussel, député du Parti communiste français (PCF), lors d'un meeting au gymnase Japy à Paris le 17 janvier 2023. (SAMUEL BOIVIN / NURPHOTO / AFP)

C'est l'indignation générale dans la classe politique française, jeudi 11 mai, après la démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), Yannick Morez (DVD). Sous pression de l'extrême droite depuis plusieurs semaines, il a déploré mercredi dans une lettre un "manque de soutien de l'Etat".

Le domicile de cet élu avait notamment fait l'objet en mars d'un incendie criminel, sans faire de blessés, en lien avec le déménagement contesté d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile, existant depuis 2016, près d'une école maternelle. Si Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont fait part de leur "solidarité" et leur "soutien" au maire et à sa famille, une phrase de la Première ministre a irrité ses opposants.

Un extrémisme au pluriel qui ne plaît pas à gauche

"Le fait que cet incendie soit lié au déménagement d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile montre qu'il y a une montée d'extrémismes dans notre pays et évidemment il faut qu'on soit très, très vigilant sur ce sujet", a estimé Elisabeth Borne. "L'extrémisme, il vaut des deux côtés" de l'échiquier politique, a-t-elle ajouté, suscitant la colère à gauche. Mécontente de se voir renvoyée "dos-à-dos" avec l'extrême droite, la porte-parole du PS, Chloé Ridel, a jugé sur Twitter cette rhétorique comme "incroyable, dangereux".

Plusieurs manifestations contre le projet de déménagement de ce centre d'accueil de demandeurs d'asile ont en effet été organisées à l'appel de l'extrême droite, en particulier de la mouvance de Reconquête !, le parti d'Eric Zemmour.

A gauche, tous les partis ont dénoncé la situation qui a conduit Yannick Morez à démissionner. "L'inaction de l'Etat est une honte absolue. Qu'attend-t-il pour agir ?", a tweeté Fabien Roussel (PCF), tandis que Marine Tondelier (EELV) juge que "la République recule".

Reconquête! commente en retard

Des dizaines d'eurodéputés se sont par ailleurs levés jeudi dans l'hémicycle du Parlement européen en l'honneur du maire de Saint-Brevin-les-Pins Yannick Morez (DVD), à l'appel de leur collègue Raphaël Glucksmann (Place publique).

"Il est temps de se lever. De se lever en l'honneur de Yannick Morez, de se lever pour le droit et de montrer que la haine ne gagnera pas", a lancé avec force l'eurodéputé, dénonçant "un jour sombre pour la République française et pour tous les humanistes européens".

De son côté, Marine Le Pen, chef de file des députés RN, qui ne se sont pas joints mercredi soir aux applaudissements de l'Assemblée nationale en soutien à Yannick Morez, a qualifié jeudi sur Twitter d'"inadmissible" les "agressions et intimidations à l'égard des élus". "En République, les désaccords politiques se règlent dans les urnes ou devant les tribunaux. Cette règle ne souffre aucune exception", a-t-elle ajouté.

Chez Reconquête !, on s'est d'abord refusé à tout commentaire. Son président Eric Zemmour a finalement réagi vendredi sur Twitter, qualifiant des violences "inadmissibles quels qu’en soient les motifs". Il ajoute, dans la lignée de ses opinions sur la crise migratoire : "L’absence de considération de la colère (...) de nos compatriotes devant l’invasion migratoire est une bombe à retardement qu’il faut désamorcer au plus vite en lui apportant une solution politique".

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