#PayeTonUtérus ou les mésaventures des femmes avec le corps médical
Ce hashtag a été lancé mercredi sur Twitter. Rapidement, de nombreuses internautes ont publié leur témoignage.
Aller chez le gynécologue, demander la pilule, souhaiter la pose d'un stérilet... Parler contraception et vie sexuelle avec le corps médical peut parfois être source d'insatisfaction et tourner à la mésaventure. C'est ce que racontent de nombreuses femmes, mercredi 19 novembre, sur Twitter, via des anecdotes réunies sous le hashtag #PayeTonUtérus lancé par une utilisatrice pour permettre aux internautes de raconter "leurs galères médicales".
Les patientes y confient d'abord les réponses maladroites, déplacées ou étranges obtenues d'un généraliste, d'un gynécologue ou encore d'un pharmacien. Tous les thèmes sont abordés : le poids, le sida, la libido, l'avortement ou le désir d'enfants.
#PayeTonUterus S'entendre rappeller d'un ton bien méprisant à chaque consult combien de kilos tu as pris depuis la dernière fois.
— Commandant M Shepard (@Brain_Juice) November 19, 2014
Quand on veut pas te refiler de test VIH parce que pour le gynéco t'es dans une "relation sérieuse" #Payetonutérus
— VN (@VotezNon) November 19, 2014
#payetonuterus "28 ans et vous ne voulez pas d'enfants ? on va vérifier vos taux hormonaux"
— L'étagère (@Letagere) November 19, 2014
Un accès difficile à la contraception
Beaucoup dénoncent surtout les difficultés d'accès à la contraception ou expliquent avoir fait l'objet de réflexions déplacées concernant leur poids, le choix de prendre la pilule alors qu'on est homosexuelle, leur demande d'accès à la pilule du lendemain.
#PayeTonUterus qd tu dis à ta gynéco que tu prends la pilule et qu'elle te passe le savon du siècle car pas besoin vu que t'es lesbienne.
— Mad Moiselle (@mawypoppins) November 19, 2014
#PayeTonUterus L'accès à la contraception uniquement sur ordo on en parle?
— Ondine ondée jeune (@Ondeejeune) November 19, 2014
#PayeTonUterus - je voudrais prendre la pilule - vous êtes trop jeune pour avoir des rapports sexuels.
— SacherMauer (@SkyLiseron) November 19, 2014
#PayeTonUterus le médecin qui te file une ordonnance pour 3 mois de pilule. Qui soupire bruyamment quand tu lui demande pour plus longtemps
— Marie (@Arakhnee) November 19, 2014
D'autres racontent les refus essuyés après avoir demandé la pose d'un stérilet. Certaines critiquent aussi les conditions dans lesquelles cet acte est réalisé lorsqu'il est accepté. Rappelons que, comme l'indique le médecin généraliste Martin Winckler, spécialisé dans la contraception, les femmes sans enfant peuvent tout à fait se faire poser ce type de contraception.
#PayeTonUterus quand la gynéco refuse de te poser un stérilet pare que ça te filera une infection qui te rendra stérile 1/
— M. La Mystérieuse (@Huntynette) November 19, 2014
Attendre de devoir se faire opérer d'une phlébite causée par la pilule pour enfin avoir droit à un stérilet. #Payetonutérus
— Key (@Poros_Penia) November 19, 2014
#PayeTonUtérus : tomber dans les vapes après la pose du stérilet et l'interne s'occupe de toi pcq le gynéco est déjà passé au rdv suivant.
— anna (@Hyacinthe__) November 19, 2014
Ces confidences, qui évoquent les récits contenus dans le roman Le Chœur des femmes de Martin Winckler, montrent combien l'accès à la contraception reste difficile et sujet aux clichés. Une étude, publiée en mai, révélait ainsi les inégalités concernant l'accès à la pilule. Autre problème, pointé par l'Union nationale des mutuelles étudiantes régionales : la contraception reste trop souvent un problème de fille.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.