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Outre son impact immédiat sur l'emploi, la crise risque aussi d'affecter la natalité, prévient l'Insee dans une étude

Cet à-coup, d'autant plus fort que les jeunes adultes sont les premiers touchés par le chômage, devrait toutefois être passager comme le montre l'exemple des précédentes récessions, relève l'édition 2009 de "France, portrait social", un ouvrage qui fait chaque année le point sur la société française.
Article rédigé par France2.fr
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Cet à-coup, d'autant plus fort que les jeunes adultes sont les premiers touchés par le chômage, devrait toutefois être passager comme le montre l'exemple des précédentes récessions, relève l'édition 2009 de "France, portrait social", un ouvrage qui fait chaque année le point sur la société française.

Les effets du chômage sur la fécondité
Le nombre de naissances a augmenté de 1,9% en 2008 par rapport à 2007, à 834.000, et la France est, avec l'Irlande, le pays de l'Union européenne où la fécondité est la plus forte.

Le taux de fécondité a ainsi été de deux enfants par femme alors qu'il avait touché son plus bas niveau de l'après-guerre (1,66) au moment de la récession de 1993.

"La forte hausse du chômage, la baisse des revenus, l'incertitude croissante sur l'avenir modifieront vraisemblablement les comportements reproductifs des ménages, d'autant que les jeunes sont les premiers touchés", indique l'Institut de la statistique.

Les études montrent que la fécondité diminue avec un décalage d'un à deux ans par rapport à l'évolution économique, du fait du délai nécessaire pour concevoir - trois mois en moyenne - et du temps de grossesse (huit mois et trois semaines en moyenne).

Le retournement du marché du travail a entraîné près de 400.000 destructions d'emplois entre début 2008 et début 2009 et le taux de chômage en France métropolitaine est passé dans le même temps de 7,1% à 9,1% de la population active pour toucher près de 2,6 millions de personnes. Chez les actifs de moins de 25 ans, le chômage a augmenté de 3,3 points entre le début et la fin 2008, passant de 17,4% à 20,7%.

Le chômage élevé, note l'Insee, peut aussi inciter les jeunes à rester plus longtemps dans le système scolaire ou à reporter leur mise en couple, ce qui affecte le nombre de naissances à plus long terme.
Une baisse des revenus liée à la crise peut aussi conduire à une baisse du nombre d'enfants, ajoute-t-il.

Record de déprime de l'indicateur du moral des ménages
Le parallélisme entre le déclin du produit intérieur brut (PIB) et la baisse de la fécondité est avéré en France et dans les autres grands pays industrialisés depuis l'après-guerre, avec des naissances qui se sont raréfiées pendant la Grande dépression des années 1930 puis après le choc pétrolier de 1973, et encore au moment de la récession de 1993.

"L'hypothèse que les couples repoussent leurs projets de fécondité à un avenir plus prospère semble confirmée, mais ce déclin est temporaire et souvent suivi d'une croissance de la fécondité au retour de la prospérité", indique l'Insee.

Plus encore que la corrélation entre PIB et fécondité, le niveau de confiance des ménages semble être un meilleur indicateur des comportements de reproduction.

En France, l'indicateur du moral des ménages, publié tous les mois depuis 1987 par l'Insee, a touché un plus bas record de -45 en juin 2008 et, même s'il est remonté de 10 points depuis, il reste inférieur à sa moyenne de long terme qui est -18.

"Le record historique de déprime de l'indicateur du moral des ménages, qui reste très bas depuis l'été 2008, et la montée rapide du chômage laissent penser que le niveau des naissances sera vraisemblablement touché à court terme", indique l'Insee.

"Mais au-delà de l'effet de report, le mouvement structurel d'augmentation de la fécondité ne devrait pas être remis en question par la crise économique", conclut toutefois l'Institut.

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