Le Havre : la garde à vue de l'enseignant suspecté d'avoir sorti un couteau en classe a été levée, il sera jugé en mars 2024
La garde à vue de l'enseignant suspecté d'avoir sorti un couteau en classe face à ses élèves dans un lycée du Havre a été levée, rapporte vendredi 27 octobre France Bleu Normandie (Seine Maritime - Eure). Il sera jugé en mars 2024 pour "violences volontaires avec armes" et "port d'arme prohibé". L'incident s'est produit pendant le cours d'histoire d'une classe de première samedi 21 octobre, dernier jour de classe avant les vacances scolaires.
Cet enseignant de 52 ans évoquait l'attentat contre Dominique Bernard à Arras, mais également celui de Charlie Hebdo, et l'assassinat de Samuel Paty. Selon les informations de France Bleu Normandie, le professeur a sorti un petit couteau, de type Opinel, tout en expliquant aux élèves qu'il n'avait pas peur de s'en servir si on le menaçait, avant de le replier et de le ranger. Les élèves ont ensuite prévenu la direction du lycée qui a aussitôt reçu l'enseignant et alerté le rectorat qui a fait un signalement au parquet du Havre.
Jeudi 26 octobre, son avocat expliquait que son client "était en grande souffrance psychologique en tant que professeur depuis un temps certain, avec des impacts sur sa santé physique". L'enseignant a-t-il sorti la lame de son Opinel en plein cours ? Le procureur du Havre, Bruno Dieudonné, reconnaît qu'"il y a débat", entre les élèves qui disent l'avoir vu déplier le couteau et le professeur qui conteste "formellement" l'avoir fait, comme le précise son avocat. "Le professeur reconnaît avoir eu un comportement inapproprié mais dément formellement avoir brandi ou sorti la lame de quelque couteau que ce soit", déclarait jeudi Me Antoine Siffert.
La qualification de menaces contre les élèves pas retenue
Les enquêteurs ont entendu six élèves de la classe, "les autres n'ont pas souhaité être auditionnés", précise le procureur de la République du Havre. Les parents de quatre de ces six élèves ont décidé de porter plainte contre le professeur d'histoire-géographie. Le parquet n'a finalement pas retenu la qualification de menaces contre les élèves.
L'enseignant devrait être placé sous contrôle judiciaire, avec obligation de soins, interdiction d'exercer au moins jusqu'à l'audience, interdiction de paraître au lycée et évidemment interdiction d'entrer en contact avec ses élèves. Le professeur d'histoire-géographie a été placé en arrêt longue maladie d'un an, selon Me Antoine Siffert. Le procès aura lieu le 29 mars 2024, devant le tribunal correctionnel du Havre.
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