Nicolas Sarkozy fait volte-face sur l'encadrement des loyers
Fin janvier, le président candidat raillait la proposition de François Hollande. Deux mois plus tard, il retourne sa veste en invoquant à nouveau le modèle allemand.
Nicolas Sarkozy et François Hollande peuvent-ils tomber d'accord ? Le président candidat promet d'encadrer la hausse des loyers, dans une interview à paraître le 16 avril dans Femme actuelle. Une idée défendue par François Hollande, que le chef de l'Etat avait violemment attaquée il y a quelques semaines.
• Comment veut-il encadrer les loyers ?
Nicolas Sarkozy garde un œil sur l'Allemagne. Outre-Rhin, les loyers du secteur privé sont fixés librement, mais le locataire peut demander au juge une baisse de son loyer s'il est supérieur à 20% aux loyers pratiqués pour des logements équivalents. "C'est une bonne idée, juge le président sortant. Il ne s'agit pas de bloquer les loyers mais bien d'un encadrement. C'est en cela qu'elle est intéressante. Je l'appliquerai." Selon son équipe de campagne, il n'a pas encore tranché la question de savoir si, en France, l'initiative serait laissée au locataire, comme en Allemagne, ou si le plafond de 20% s'imposerait automatiquement aux propriétaires.
• Qu'en pensait-il jusqu'à présent ?
"C'est la dernière des choses à faire", tranchait le candidat pas encore déclaré le 29 janvier dernier dans une intervention télévisée. "Ça n'a marché nulle part, même à l'époque de l'Union soviétique", jugeait-il au sujet du projet de François Hollande. Le candidat socialiste venait de proposer "d'encadrer par la loi les montants des loyers lors de la première location ou à la relocation", là où les prix sont "excessifs".
• Qu'en dit l'opposition ?
Difficile pour ses adversaires de critiquer une proposition proche de celle qu'ils défendent. Chacun tente alors de tirer la couverture à lui. "Sur le logement, Nicolas Sarkozy a dit tout et son contraire en cinq ans, dit Thierry Repentin, responsable du pôle habitat et politique de la ville dans l'équipe de François Hollande. Il découvre aujourd'hui qu'il existe des locataires en France, qu'ils paient des loyers trop chers et qu'ils vivent mal. Il a besoin de s'abriter derrière le voisin allemand pour rejoindre nos positions sans le dire."
Raillant la "contradiction" de Nicolas Sarkozy, René Dutrey, conseiller de Paris écologiste et auteur d'un rapport sur la question publié en novembre 2011, revendique la paternité de la mesure. "Les gesticulations électorales de Nicolas Sarkozy témoignent aujourd'hui de la vacuité inquiétante de sa politique du logement, après l'échec brutal de la promesse du 'tous propriétaires'", dénonce-t-il.
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