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Nicolas Sarkozy a annoncé lundi la prolongation des aides aux entreprises recourant au chômage partiel et à l'alternance

Mais il a invoqué, lors du sommet social, le redressement des finances publiques pour justifier l'arrêt des mesures de soutien au pouvoir d'achat.L'an dernier, une prime exceptionnelle de 150 euros a été versée à 3 millions de familles modestes et 2 acomptes dus au titre de l'impôt sur le revenu avaient été supprimés pour les plus bas salaires.
Article rédigé par France2.fr
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L'Elysée

Mais il a invoqué, lors du sommet social, le redressement des finances publiques pour justifier l'arrêt des mesures de soutien au pouvoir d'achat.

L'an dernier, une prime exceptionnelle de 150 euros a été versée à 3 millions de familles modestes et 2 acomptes dus au titre de l'impôt sur le revenu avaient été supprimés pour les plus bas salaires.

Face aux syndicats et au patronat, le chef de l'Etat a assuré vouloir "continuer à consacrer aux politiques de l'emploi tous les moyens nécessaires", selon un texte distribué à la presse. Il a démenti toute inflexion de sa politique économique vers l'austérité après l'annonce d'un gel de trois ans des dépenses de l'Etat, tout en insistant sur la nécessité "d'engager le redressement des finances publiques".

A leur arrivée à l'Elysée, plusieurs syndicats étaient sans illusion sur la possibilité que le gouvernement réédite les aides directes aux ménages à faibles revenus, souvent ceux qui ont un emploi précaire.

Aide à l'emploi partiel, mais pas aux TPE
Evoquant les mesures de soutien au chômage partiel (plus de 400.000 bénéficiaires en 2009) et à la reconversion des licenciés économiques (CRP, CTP), le chef de l'Etat a estimé que "nous devons les maintenir".

L'aide au chômage partiel correspond à une aide exceptionnelle de l'Etat (et de l'Unedic) pour permettre à l'employeur de mieux indemniser les salariés touchés, à hauteur de 60% à 75% du salaire brut. Il a indirectement reconnu des efforts supplémentaires à faire en matière de formation pendant les périodes de chômage partiel.

Pour les aides en faveur de l'alternance, versées par l'Etat aux employeurs qui recrutent un jeune en apprentissage ou en contrat de professionnalisation, M. Sarkozy a jugé qu'elles donnaient des "résultats encourageants mais fragiles". "Nous ne pouvons pas risquer de les mettre en péril", a-t-il dit.

En revanche, il a considéré que la mesure "Zéro charges" accordée aux très petites entreprises (moins de 10 salariés) qui recrutent des salariés au smic depuis fin 2008 et jusqu'en juin 2010, était désormais "moins nécessaire avec l'amorce de la reprise". Elle ne sera donc pas reconduite au-delà du 30 juin.

Alors que la plupart des syndicats plaidaient pour une réédition des aides directes aux ménages, dont l'emploi est le plus précaire, M. Sarkozy l'a écarté: "vous savez bien que la France ne peut s'engager seule dans cette voie, ce serait désastreux pour notre compétitivité". De plus, selon lui, "la demande des ménages continue aujourd'hui à bien résister", ce que ne corroborent pas les prévisions de l'Insee.

Les heures supplémentaires aggravent le chômage, estiment les syndicats
François Chérèque (CFDT) s'est attaqué, lors de la réunion, à deux tabous pour l'Elysée : la suppression du soutien aux heures supplémentaires et la réduction des effectifs publics.

Conséquence de la récession inédite de 2009, environ 4 millions de personnes sont inscrites comme demandeurs d'emploi, dont près de 1,4 million depuis plus d'un an. Instaurée en 2007 avant la crise, l'aide aux heures supplémentaires a coûté 4,2 milliards d'euros à l'Etat en 2009, mais elle joue contre l'emploi, selon les syndicats. La CGT a calculé qu'elle prive les salariés de 400.000 emplois.

Les syndicats globalement déçus
Les responsables de la CGT, la CFDT et FO ont exprimé lundi leur déception à l'issue du sommet social sur l'emploi.

"Le bilan de cette rencontre est assez négatif. Il est spectaculaire de noter qu'il n'y a aucune mesure particulière nouvelle pour faire face à la situation que rencontrent les salariés", a déploré le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault.

François Chérèque de la CFDT a regretté que "les plus modestes" soient "les premiers à faire les frais" de "la rigueur que personne ne veut nommer".

"Les deux éléments qui peuvent mener à la rigueur, et qui sont déjà utilisés, sont à la fois la révision générale des politiques publiques (...) et la réforme des retraites", a pour sa part indiqué le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly.

Jacques Voisin, président de la CFTC a indiqué à l'issue du sommet social qu'il envisageait de se joindre à sur l'emploi, les salaries et les retraites décidée par la CGT, la CFDT, FSU, Solidaires et l'Unsa.

Le Medef critique l'abandon du "Zéro charge" aux TPE
La présidente du Medef Laurence Parisot et le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, ont déploré de leur côté l'abandon de la mesure "zéro charge" accordée aux très petites entreprises (TPE).

"Nous avons attiré l'attention du président et du gouvernement sur le fait que ce sont ces petites entreprises qui sont aujourd'hui le plus en capacité de créer des emplois, il y aurait donc un intérêt à maintenir ce dispositif spécifique", a poursuivi la patronne du Medef . "Ce n'est certainement pas le moment d'ajouter des contraintes aux très petites entreprises", a-t-elle ajouté.

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