L'Assemblée rejette la motion de censure de l'UMP contre le gouvernement
Une minorité de députés ont voté en faveur de la motion de censure défendue par Jean-François Copé.
Sans surprise, les députés ont rejeté, mercredi 20 mars, la motion de censure défendue par Jean-François Copé à l'Assemblée nationale. Seuls 228 députés ont voté pour la motion, alors que la majorité requise était de 287 voix.
Le scrutin public a eu lieu au terme d'un match oratoire de plus d'une heure entre Jean-François Copé et Jean-Marc Ayrault. Le président de l'UMP a défendu la motion de censure déposée par son parti, accusant le gouvernement de marcher "vers l'abîme". "Je sais où je vais. Je sais comment y parvenir et comment faire", lui a répondu le Premier ministre.
Morceaux choisis de cette passe d'armes.
Copé : le gouvernement marche "vers l'abîme"
Jean-François Copé a été le premier à monter à la tribune pour défendre la motion de censure. Le patron de l'UMP a accusé Jean-Marc Ayrault "d'avoir la certitude de ceux qui, persuadés d'être dans le vrai puisqu'ils sont dans la doctrine, marchent avec détermination vers l'abîme".
Offensif, le ton volontairement très grave, Jean-François Copé a appelé à "[refondre] notre modèle pour le rendre compétitif dans la guerre économique mondiale en cours", sous peine de "[sortir] de l'Histoire".
A la tribune, il a multiplié les références historiques, opposant entre elles des figures de la gauche. : "Soyez Blair modernisant (...) le Labour et le Royaume-Uni, soyez Pierre Mendès France, lucide et apte à rejeter les réflexes de la gauche archaïque", a-t-il martelé."Mais de grâce, ne soyez pas le Mitterrand des nationalisations et de la retraite à 60 ans. Ne soyez pas le Jospin des 35 heures et des emplois jeunes."
Le président de l'UMP a exhorté le gouvernement socialiste à "libérer les Français de l'étranglement fiscal", à "baisser drastiquement la dépense publique inutile", et a réitéré son appel à un "moratoire sur les 35 heures".
Ayrault assume la rigueur : "Je sais où je vais"
Prenant ensuite la parole, Jean-Marc Ayrault a voulu afficher sa détermination. "Je sais où je vais. Je sais comment y parvenir et comment faire. Je sais ce que doit être la France au terme de ce quinquennat", a lancé le Premier ministre.
Le chef du gouvernement a ouvertement assumé une politique de rigueur. "J'ai pris l'engagement de ramener les comptes à l'équilibre en 2017, parce que restaurer les finances publiques, c'est dégager des marges de manœuvre pour investir", a-t-il expliqué.
Jean-Marc Ayrault a comparé la vision de Jean-François Copé à celle des ultra-libéraux américains du Tea Party, qui plaident pour un un rôle minimal de l'Etat et abhorrent les impôts. Le Premier ministre a fustigé ce qu'il a présenté comme le modèle à géométrie variable de ses adversaires, qui citent volontiers les réussites allemandes ou américaines, les accusant "d'entraîner le pays dans une vision négative de lui-même". "Mon modèle à moi, c'est la France", a clamé Jean-Marc Ayrault sous les applaudissements des siens.
Le Premier ministre s'est engagé à "réveiller l'espoir" des Français. "Vous avez déposé le bilan de la France, nous, nous le redressons", a-t-il lancé à l'adresse de la droite.
Les observateurs, à l'instar du journaliste du Monde Thomas Wieder sur Twitter, ont noté un changement de ton du chef du gouvernement, plus affirmé qu'à son habitude.
Ayrault, comme d'habitude, bafouille, mais le ton en ce début est bien plus vif que lors de la déclaration de politique générale #directan
— Thomas Wieder (@ThomasWieder) March 20, 2013
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