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Morin, Bayrou, Borloo : le centre va dans trois directions

Avec deux candidats déclarés, Hervé Morin (Nouveau Centre) et François Bayrou (MoDem), le centre, malgré de faibles intentions de vote dans les sondages, croit en ses chances de peser dans la présidentielle. 

Article rédigé par franceinfo
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Hervé Morin annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2012, le 27 novembre à Berville-sur-Mer.  (KENZO TRIBOUILLARD/AFP)

Interrogé dimanche 27 novembre sur Radio J, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a déclaré qu'il n'y avait "pas beaucoup de place pour le centre" à la présidentielle de 2012. Pourtant, avec deux candidats, le centre a occupé ces derniers jours le terrain médiatique.

La candidature d'Hervé Morin (Nouveau Centre) officialisée, celle de François Bayrou (MoDem)  programmée et le retour médiatique de Jean-Louis Borloo (Parti radical) assumé, FTVi revient sur les tactiques de trois centristes :

• Hervé Morin (Nouveau Centre) : peser dans la majorité

L'annonce : "Je vous ai réuni au cœur de ma Normandie natale pour vous faire part de ma décision d'être candidat à la présidence de la République", a déclaré l'ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, devant ses partisans dimanche 27 novembre avec, comme prévu, le Pont de Normandie en arrière plan. 

La stratégie : Hervé Morin se veut "libre au sein de la majorité" et estime la voix centriste comme celles des "classes moyennes". Mais avec la candidature centriste, la majorité craint un "21 avril à l'envers", soit un deuxième tour opposant François Hollande (PS) à Marine Le Pen (FN). 

La popularité : Dans la foulée de l'annonce officielle de sa candidature, 17 parlementaires du Nouveau Centre ont renouvelé leur soutien à Hervé Morin via un communiqué. Car, plombé par des intentions de vote très faibles, entre 0,5 et 1%, le candidat ne fait pas l'unanimité au sein de la famille, comme l'explique le Journal du dimanche. 

 • Borloo (Parti radical) : jouer les boîtes à idées

L'annonce : Jean-Louis Borloo a officiellement jeté l'éponge le 2 octobre. Sur TF1, il avait annoncé qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle, expliquant que sa candidature "apporterait plus de confusion". Vendredi, face à des radicaux réunis à Perpignan, il leur a assuré que cette stratégie était la bonne : "Vous croyez que les Verts pèsent plus parce qu'ils ont un candidat ? Vous pensez que le Nouveau Centre va peser plus parce qu'il va avoir un candidat ?", a-t-il lâché, rapporte l'hebdomadaire.

La stratégie : Le député du Nord, "libre et indépendant", répète-t-il, entend peser dans la campagne et prévient dans le JDD : "Je ne donnerai pas de blanc seing à Nicolas Sarkozy". Estimant la droite "sans imagination", l'ex-candidat se veut boîte à idées.

La popularité : Pour le radical, "l'élection peut se jouer à 2%". Crédité de 7 à 9% des intentions de vote avant son forfait, Jean-Louis Borloo espère que ses propositions, "endossées par l'actuel président de la République, permettraient à ce dernier de prolonger de cinq ans son bail à l'Elysée", analyse le Journal du dimanche. 

François Bayrou (MoDem) : faire un choix

L'annonce : "Oui, je serai candidat à l'élection présidentielle". Jeudi soir sur TF1, le président du MoDem, François Bayrou, a rompu le (faux) suspense. Le président du Modem, qui comptait Hervé Morin parmi ses fidèles pendant les élections présidentielles de 2002 et 2007, se retrouvent face à son rival centriste, impatient d'en découdre, note L'Express.

La stratégie : Puisqu'"aucun des chapitres qui font le souci des Français ne s'est amélioré en cinq ans", selon le centriste, sa candidature n'est pas moins légitime qu'en 2007, estime-t-il. A la différence qu'il a d'ores et déjà annoncé qu'il "fera un choix" s'il n'arrive pas au second tour. Toujours identifié à équidistance entre droite et gauche dans l'opinion publique, comme le rapporte l'hebdomadaire Le Point, le candidat du MoDem s'est montré dernièrement très critique à l'égard du PS, comme dans cette interview accordée à Libération.

La popularité : Si en 2007, il avait raflé 18,57% des voix au premier tour, le dernier baromètre des intentions de vote Ipsos pour Le Monde le relègue loin derrière Hollande, Sarkozy et Le Pen avec 5,5 % d'intentions de vote. 

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