Mme Alliot-Marie était lundi à Bobigny pour le lancement du téléphone portable d'urgence aux victimes de violences

"La lutte contre les violences conjugales implique une adaptation de notre droit", a déclaré la garde des Sceaux, assurant qu'un texte serait "prêt dans une quinzaine de jours" et ajoutant souhaiter "qu'il vienne devant le Parlement d'ici la fin de l'année" parce qu'il y a "urgence".

156 femmes sont décédées en 2008 sous les coups de leur conjoint.

"Des mesures provisoires, comme l'éviction du domicile, une aide matérielle, des décisions sur l'autorité parentale, pourront être ordonnées dans le cadre d'une protection temporaire", a précisé la ministre. "Le juge des affaires familiales pourra être saisi par la victime ou le procureur", a indiqué Mme Alliot-Marie, jugeant que "le rythme de la justice" "est souvent inadapté à la réalité des situations et aux attentes des victimes".

La ministre de la Justice entend également étendre aux concubins et pacsés la possibilité d'être éloignés du domicile. "Aujourd'hui, seuls les maris violents peuvent être éloignés du domicile, pas les concubins et pacsés. Il faut combler ce vide juridique", a-t-elle déclaré.

Une expérimentation en Seine-Saint-Denis
C'est la Seine-Saint-Denis qui a lancé l'expérimentation des téléphones portables d'urgence. Le premier appareil sera attribué le 7 décembre à une femme choisie par le procureur selon son dossier. Ensuite, vingt téléphones seront donnés à des victimes de violences "en très grand danger". Elles accèderont ainsi aux services de police du département par un circuit court et plus rapide.