: Reportage "Tout le monde se précipite vers les stations essence" : à Mayotte, les habitants se préparent à l'approche de la tempête tropicale Dikeledi
![Un homme porte une plaque de tôle pour reconstruire sa maison dans le bidonville de Cavani, dans la ville de Mamoudzou, le 2 janvier 2025. (JULIEN DE ROSA / AFP)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/wMt9cYBRPns0hl5GzenvTko0GUs/0x155:3000x1843/432x243/2025/01/10/mayotte-67819cd5a8828205727805.jpg)
L’inquiétude de retour à Mayotte, moins d’un mois après le terrible passage de Chido. Les plaies du cyclone sont encore béantes et une tempête tropicale baptisée Dikeledi est annoncée. Elle doit surtout toucher le nord de Madagascar samedi 11 janvier, mais elle transitera au sud de Mayotte dimanche, avec des rafales de vents annoncées à 90-100 km/h, des fortes pluies également et un risque de submersion marine.
Une alerte orange a été déclenchée samedi 11 janvier au matin par le préfet. Les autorités craignent pour l’état de l’île et des habitants déjà très fragilisés par le cyclone. La file d'attente s'était bien atténuée ces derniers jours, mais le déclenchement de la pré-alerte l'a rallongée en quelques heures à la station Total de Kawéni. "Tout à coup, on voit tout le monde se précipiter vers les stations. Les autres jours, ce n'était pas comme ça", déclare un Mahorais.
Dans la file, Mohamed est agent immobilier et son réservoir est presque sec. Il s'inquiète de la mauvaise météo. "Mon neveu à Madagascar m'a téléphoné et il m'a dit que ça va bientôt tomber". Il a d'ailleurs chez lui une réserve d'eau, de médicaments et de vivres.
"Les gens sont un peu plus sensibles"
Devant lui, il y a Sayel avec ses copains et leur scooter. Le jeune homme de 17 ans est attentif aux informations depuis le cyclone Chido. "On se lève ce matin, on entend qu'il y a eu un communiqué du préfet concernant l'alerte rouge ou orange précyclonique. On a vu que le cyclone a laissé des traces. Du coup, quoi qu'il se passe, les gens sont un peu plus sensibles. Ce qu'on a vécu récemment, ça a été très compliqué."
Et le jeune homme a fait les courses avec ses parents en prévision. Le pompiste, lui, n'a pas besoin d'essence. Pour le reste, il a lui aussi fait des provisions d'eau notamment. "J'en ai beaucoup. Je me suis précipité dans les magasins, j'ai pu avoir deux packs d'eau. Ma femme a eu aussi d'autres packs, donc on peut tenir. Prions de ne pas avoir un autre cyclone. Mais on se prépare pour, on ne sait jamais."
Farida est la plus optimiste dans cette file de la station essence. L'infirmière est à court de carburant et sans volonté de faire des stocks, faute de pouvoir les abriter. "Je suis déjà dehors, alors je ne peux pas tomber plus bas, énonce-t-elle. Le toit est parti, les meubles sont partis et c'est la saison de pluies. Pour le grand cyclone, j'avais fait des petites réserves mais là je vis au jour le jour. Je n'anticipe pas, je ne comprends pas les gens qui viennent là. La pluie, elle est là, donc on fait quoi ? On en a besoin. Surtout à Mayotte, on a besoin d'eau". Des besoins mais dans des proportions raisonnables, ce qui pourrait ne pas être le cas de la tempête tropicale qui s'annonce. Les Mahorais espèrent quand même qu'elle bifurquera un peu pour épargner leur île.
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