Mayotte : une entorse au droit du sol ?
À Mayotte, 3 enfants sur 4 naissent d'une mère étrangère. Face à la situation d'immigration clandestine massive, Emmanuel Macron s'est dit favorable à une entorse au droit du sol.
Des files d'attente interminables dans l'unique maternité de Mayotte. Les trois quarts des enfants qui y naissent ont des parents étrangers sans papiers et peuvent ainsi devenir français à l'âge de 13 ans. C'est pour endiguer ce flux migratoire qu'Emmanuel Macron veut limiter dans cette île le droit du sol inscrit dans la Constitution. Le président veut s'appuyer sur une proposition de loi déposée par un sénateur LREM : elle prévoit que tout enfant né à Mayotte ne pourra être régularisé que si l'un des parents réside légalement en France depuis au moins trois mois.
Une proposition décriée
"C'est dangereux de ne rien faire et d'attiser les haines. Aujourd'hui les communautés vont s'affronter", explique Thani Mohamed Soilihi, sénateur LREM de Mayotte. Emmanuel Macron semble donner raison à Laurent Wauquiez, qui réclamait la restriction du droit du sol à Mayotte, mais la gauche et certains parlementaires de la majorité dénoncent une atteinte à la Constitution. Le Conseil d'État estime que cette proposition de loi ne remet pas en cause les règles essentielles en matière de nationalité, car elle ne s'appliquerait qu'à un territoire limité. À Mayotte, 40% des habitants sont des clandestins.
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