Mayotte : des habitants bloquent les routes pour protester contre la violence
Plusieurs quartiers et axes de circulation majeurs sont bloqués depuis lundi par les habitants de l'île, qui a déjà connu cinq meurtres ou tentatives de meurtre en 2022.
Des manifestants appellent à une opération "île morte". A Mayotte, plusieurs barrages ont été érigés en travers des routes ou à l'entrée de certains quartiers depuis lundi 21 février, pour protester contre une montée des violences sur l'île, comme le rapporte La 1ère.
Des affrontements entre jeunes de quartiers rivaux ou avec la police font que l'île a déjà connu cinq meurtres ou tentatives de meurtre depuis le début de l'année, d'après le procureur de la République de Mamoudzou. Des éruptions de violence qui insupportent les habitants de ces quartiers, mais aussi les automobilistes ou les passants.
Les blocages ont débuté lundi sur une route du centre de Mayotte, à Vahibe, confrontée à ces affrontements récurrents. Depuis lundi, les habitants du village de M'Tsapéré ont également décidé de bloquer les accès routiers à leur quartier. Les forces de l'ordre sont intervenues dans la nuit de lundi à mardi pour débloquer la nationale qui contourne la commune.
"Un mal extrêmement profond"
Le maire de Mamoudzou, Ambdil Wahedou Soumaïla, a reconnu lors d'une réunion d'urgence avec le préfet et le procureur boycottée par les habitants, "un mal extrêmement profond", dont "les solutions ne viendront pas uniquement des institutions". Mais il a également critiqué les méthodes des habitants : "Il ne faut pas non plus bloquer l'économie du territoire, ces fauteurs de trouble profitent de la situation pour racketter les gens qui sont bloqués."
En 2021, le parquet de Mamoudzou a enregistré une augmentation de 25% des saisines pour des faits criminels à Mayotte et de 21% pour des délits, dont un tiers sont le fait de mineurs. Face à la montée de l'insécurité, les maires de l'île ont organisé une assemblée générale extraordinaire et réclament plus de moyens de l'Etat. En 2018, une frustration similaire face à l'insécurité avait entraîné un blocage des routes pendant sept semaines.
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