Epidémie de choléra à Mayotte : "la réponse est adéquate", estime le ministre de la Santé Frédéric Valletoux

Le ministre chargé de la Santé s'est voulu rassurant lors d'un déplacement sur l'île de l'océan Indien, où le choléra a fait une première victime : une fillette de trois ans.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des femmes chargent des packs d'eau dans une brouette lors d'une distribution à Mamoudzou, à Mayotte, le 19 février 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Au lendemain de la mort d'une petite fille de trois ans qui a succombé au choléra, à Mayotte, le ministre chargé de la Santé, Frédéric Valletoux, est arrivé sur l'île. "On voit qu'à Mayotte, la réponse est adéquate", a-t-il déclaré, jeudi 9 mai, à l'occasion d'une visite du quartier Kirson de Koungou, où au moins une cinquantaine de cas ont été déclarés à ce jour. 

Depuis mi-mars, 58 cas de choléra ont été recensés par les autorités mahoraises, dont six cas actifs lors du dernier bilan en date du 6 mai. Les premiers cas diagnostiqués chez des patients n'ayant pas quitté l'île sont apparus fin avril.

Les premiers cas de choléra à Mayotte avaient été recensés mi-mars chez des personnes revenant des Comores voisines, où l'épidémie a déjà causé la mort de 98 personnes, selon le dernier bilan officiel."Aux Comores, l'épidémie a démarré un mois et demi plus tôt, mais aujourd'hui on compte des milliers de cas et presque une centaine de décès", a fait remarquer le ministre, se voulant rassurant.

Un protocole élaboré en février pour éviter la propagation de la maladie prévoit la désinfection du foyer du malade, l'identification et le traitement des cas contacts et une vaccination en élargissant progressivement la zone concernée autour de l'habitation du patient atteint de choléra. 

"Nous vaccinons le plus possible"

Au cours de sa visite, Frédéric Valletoux a échangé avec les équipes de l'Agence régionale de santé chargées de désinfecter les foyers dès qu'un cas est suspecté. "Nous distribuons également des antibiotiques aux proches et nous vaccinons le plus possible, la population est très réceptive", a expliqué Olivia Noël, coordinatrice terrain, qui fait partie des 29 réservistes venus en renfort pour "contenir l'épidémie" dans cette île française de l'océan Indien.

Invité de franceinfo jeudi, l'infectiologue Benjamin Davido a estimé que "si malheureusement, la vaccination en anneau [des cas contacts] ne suffit pas à contrôler les choses d'ici les jours qui viennent, on peut se retrouver rapidement avec 100 cas puis 1 000 cas et donc, de façon incompressible, ça peut aller vite, et le chiffre symbolique d'un décès peut se transformer rapidement." Il a par ailleurs dit "espérer que les Mahorais [puissent] bénéficier de l'aide, en grande partie de la métropole" en vue de "juguler" l'épidémie.

Citée par l'AFP, la députée Liot de Mayotte, Estelle Youssouffa, a préconisé de relancer la distribution de bouteilles d'eau pour limiter les risques de contamination par une eau impropre, l'un des vecteurs de transmission de la maladie avec les aliments contaminés. Elle a enfin rappelé que "la population, en majorité étrangère, n'a pas toujours de téléphone et a souvent peur des autorités," donc "les gens attendent le dernier moment" pour prévenir les secours. 

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