Martinique : "Il y a urgence à agir, nous voulons des réponses claires de l'Etat", évoque le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale

Le couvre-feu instauré dans certains quartiers de Fort-de-France a été prolongé jusqu'à jeudi matin.
Article rédigé par franceinfo
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Fort-de-France, en avril 2022. (SEBASTIAN KAHNERT / DPA)

"Nous voulons l'apaisement", évoque Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique, invité mardi 24 septembre sur franceinfo. Selon lui, "il y a urgence à agir, nous voulons des réponses claires de l'Etat. Il doit faire appliquer la loi sur la maîtrise des coûts et des prix en supprimant les marges."

Ce mardi, le préfet de la Martinique a assuré lors d'une conférence de presse que l'ordre a été "rétabli" sur l'île après des tensions liées à un mouvement contre la vie chère. Le couvre-feu partiel nocturne, instauré le 18 septembre dans certains quartiers de Fort-de-France et de la commune limitrophe du Lamentin, a été prolongé jusqu'à jeudi matin.

Sur place, Serge Letchimy évoque encore "un mouvement avec une tension extrêmement présente". "Nous souhaitons que le calme revienne dans certains quartiers très chauds et nous voulons aussi que ces revendications soient prises en compte". Pour le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique il faut des réponses "rapides", "urgentes qui s'imposent aux distributeurs, aux transporteurs CMA CGM, à ceux qui font des superprofits sur les prix et à ceux qui n'ont pas compris que le modèle est arrivé à terme". Il évoque un surcoût des prix qui "dépasse les 40%, 100%, 200%. Ce n'est pas acceptable parce que c'est une vie chère qui conduit à la misère."

Un "système économique postcolonial"

Le président du conseil exécutif, en lien avec le préfet, propose un système de plafonnement des prix pendant trois ans sur 54 familles de produits de première nécessité, "ce qui fait 6 000 produits qui pourraient voir leurs prix baisser à condition qu'on mette à zéro le taux d'octroi de mer". Cette taxe douanière a été créée en 1670 en Martinique et devait initialement s'appliquer pour un temps limité. "C'est une fiscalité qui pèse", souligne-t-il. Il demande aussi "l'arrêt des marges injustifiées dans les domaines du transport et de la distribution" et souhaite que l'Etat fasse aussi des efforts sur le transport dans le cadre de la continuité territoriale.

Il dénonce également un "système économique postcolonial qui est arrivé à bout de souffle" et demande "plus d'autonomie alimentaire". Serge Letchimy précise que "80% de ce que nous consommons, nous l'importons, ça n'a pas de sens, il faut privilégier la production locale". Pour lui il faut "sortir de la logique de l'importation massive". "Ce n'est pas seulement un pays de bananes ou de rhum à exporter", martèle-t-il. La CGT de la Martinique appelle à la grève illimitée jeudi, date à laquelle doit se tenir une nouvelle réunion avec la grande distribution.

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