Marine Le Pen aux Etats-Unis : du culot plutôt qu'un fiasco
Aux Etats-Unis depuis mardi et pour cinq jours, la candidate du Front national peine à se composer une crédibilité à l’international.
Douloureuse, la conquête de l'Ouest de Marine Le Pen. Elle avait dit, dans son programme prévisionnel, qu’elle rencontrerait Ron Paul, l'un des candidats à l’investiture républicaine proche du Tea Party. Et elle a rencontré Ron Paul. Dix minutes. Après s’être quasiment incrustée de force dans le bureau du congressman à Washington.
Mais à la sortie, Marine Le Pen ne se démonte pas et déclare à la presse : "Nous avons discuté longuement de l’ensemble des propositions que nous avons en commun", comme par exemple le fameux retour à l’étalon-or que défend Ron Paul. Un petit tour devant le siège du FMI "affameur des peuples", le temps de dénoncer "l’ultralibéralisme mondialisé" et une conférence de presse plus tard, personne n’est capable de dire ce qu’est venue chercher Marine Le Pen de ce côté de l’Atlantique.
"Elle va porter son message à l’opinion publique américaine", explique Florian Philippot, son directeur stratégique de campagne sur France Inter. Et de s’emballer : "Elle va aux USA pour parler politique étrangère, pour porter une autre voix que celle de Sarkozy,(…) dire que la France est de retour !" Mais parler à qui ?
Cache-cache et cafouillages
Tout aussi flou, son programme change plusieurs fois par jour. Tous les rendez-vous sont anonymes jusqu’à la dernière minute et "à huis-clos", pour éviter déconvenues et camouflets. "Des pressions ont été exercées" pour l’empêcher de rencontrer des élus américains, dénonce la présidente du FN, qui en conclut : "Je suis une candidate crainte."
Selon Libération, elle aurait quand même déjeuné avec Richard Hines, un "lobbyiste pour des marchands d’armes ou des dirigeants africains" et des associations anticharia. Le Monde de son côté évoque un objectif non-officiel : la rencontre avec des représentants de la communauté juive à Washington.
Marine Le Pen poursuit sa visite à New York, où elle doit, toujours au conditionnel, déjeuner avec des "ambassadeurs francophones" aux Nations unies et participer à une rencontre au Club des femmes républicaines. Ses plans ne sont en revanche pas connus pour la suite de son voyage, en Floride.
Et pendant qu’elle joue à cache-cache avec les journalistes et les élus américains, selon l’expression de la correspondante de France Info sur place, Marine Le Pen rate le G20 et la menace de sortie de la Grèce de la zone euro. Pourtant une occasion en or de surfer sur son thème favori, elle qui depuis près de deux ans prédit l’éclatement de la zone monétaire.
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