Luc Chatel a présenté jeudi plusieurs mesures pour que l'école "prenne le train du numérique"
Portail internet mutualisant les ressources, responsable formation, aide aux industriels du secteur, telles sont les principales mesures de ce plan.
Un plan qui laisse aux collectivités locales le soin d'assurer l'équipement et la maintenance du matériel des établissements scolaires.
Attendu depuis avril, ce plan triennal, qui repose sur 60 millions d'euros de crédits d'Etat existants, fait suite à 70 "propositions concrètes" faites en février par le député (UMP) Jean-Michel Fourgous au ministre pour que le système éducatif français rattrape son retard par rapport à ses voisins.
La France au 24e rang européen pour l'utilisation des Technologies de l'information
La France est au 8e rang européen pour l'équipement des établissements en technologies de l'information et de la communication à l'école (Tice), mais au 24e rang sur 27 pour leur utilisation, a rappelé M. Chatel au salon "Educatice", reprenant une donnée du rapport Fourgous.
"Notre école doit prendre le train du numérique", a-t-il lancé, estimant que les Tice permettent d'"améliorer les résultats des élèves" et de "transformer les pratiques pédagogiques" des enseignants.
Les ressources numériques recensées sur un "portail"
Première mesure: à la rentrée, va être mis en place un "portail ministériel" qui référencera toutes les ressources pédagogiques numériques disponibles, par discipline et type de produits: ressources de l'édition publique, privée (manuels scolaires par exemple), associative etc.
Pour pouvoir acquérir des ressources payantes, les établissements seront dotés de "chèques-ressources", d'un montant allant de 500 euros annuels pour une école à 2.500 euros pour un lycée.
"Un responsable numérique" nommé dans chaque collège et lycée
Deuxième volet: dans chaque collège et lycée, sera nommé un "responsable numérique" chargé d'identifier les besoins de formation de ses collègues, et d'y répondre soit directement soit en les orientant vers les plans de formations dispensés dans l'académie.
Dans le cadre du Grand emprunt, un appel à projet "recherche et développement" sera lancé début 2011 pour "accélérer les capacités d'innovations des acteurs industriels" dans le domaine des Tice. Son montant n'a pas été précisé.
L'Etat a par ailleurs "renforcé" ses relations avec les collectivités locales, a assuré M. Chatel. Une convention de partenariat va être signée avec l'Association des départements de France le 9 décembre, dans laquelle ces derniers s'engagent à "assurer la maintenance" du matériel, selon M. Chatel.
Un accord de même type doit être "rapidement" conclu avec les régions, selon lui.
Les syndicats regrettent le manque de moyens
Au total, "60 millions d'euros" sur trois ans" vont être "redéployés", pour financer le plan, a précisé le ministre, évoquant la "contrainte" budgétaire. Interrogé, M. Fourgous s'est réjoui que "plus de 50% de ses propositions" figurent dans le plan. "C'est une accélération de l'appropriation par l'Education nationale de cette révolution qu'est le numérique", a-t-il dit.
En revanche, les syndicats d'enseignants présents au salon ont regretté le manque de moyens, de sorte qu"'on risque d'en rester aux bonnes intentions", a affirmé le Sgen-CFDT.
Le Sgen-CFDT et le SE-Unsa ont rappelé que les crédits de formation continue, dans le budget 2011, allaient être divisés par deux. "Nommer un référent, ça ne suffit pas", a souligné le Snes-FSU.
"Ce plan se heurte à la réalité, la rigueur extrême", a expliqué Philippe Tournier, responsable du SNPDEN-Unsa, principal syndicat des chefs d'établissements, relevant que les "référents numériques" existaient déjà "de fait presque partout".
-> Voir aussi :
Le rapport de Jean-Michel Fourgous sur l'école numérique
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