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Les représentants des collectivités allemandes proches de l'Alsace ont exprimé lundi à Colmar leurs inquiétudes

Lors d'une réunion de la Commission locale d'information et de surveillance (Clis) de la centrale, plusieurs ont estimé que la France devait, comme l'Allemagne, mettre à l'arrêt ses installations les plus anciennes, à l'image de la centrale de Fessenheim, dans l'attente d'un retour d'expérience des accidents survenus à Fukushima au Japon.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Manifestation pour la sortie du nucléaire à Neuenburg am Rhein (Allemagne), le 20 mars (AFP/Sebastien Bozon)

Lors d'une réunion de la Commission locale d'information et de surveillance (Clis) de la centrale, plusieurs ont estimé que la France devait, comme l'Allemagne, mettre à l'arrêt ses installations les plus anciennes, à l'image de la centrale de Fessenheim, dans l'attente d'un retour d'expérience des accidents survenus à Fukushima au Japon.

Les deux réacteurs de 900 MW de la centrale alsacienne, mise en service en 1977, font actuellement l'objet de leur troisième visite décennale qui doit dire s'ils peuvent fonctionner dix années de plus.

Le verdict doit être rendu avant le mois de juin pour le premier d'entre eux et en 2012 pour le second, dont l'inspection débutera seulement en mai.

L'Allemagne vient de son côté de mettre à l'arrêt ses sept réacteurs nucléaires construits avant 1980, en réaction à l'accident survenu au Japon à la suite du séisme et du tsunami du 11 mars.

La centrale de Fessenheim est elle-même bâtie sur une zone sismique attestée par le tremblement de terre, d'une intensité évaluée à 6,2 sur l'échelle de Richter, qui a détruit la ville suisse de Bâle, à 40 kilomètres plus au sud, le 13 octobre 1356.

Elle a été conçue pour résister à un séisme d'une énergie cinq fois supérieure, soit 6,7 sur l'échelle de Richter, l'épicentre étant en outre considéré comme situé au plus près.
"Est-ce que 6,7 est encore la bonne valeur de référence ? Est-ce qu'il faut envisager la combinaison séisme et rupture de digue ?", s'est interrogé le représentant du Land du Bade-Wurtemberg, Julian Würtenberger.

Les représentants d'EDF et de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), se sont efforcés de rassurer en soulignant les marges de sécurité dont était dotée la centrale, les différences de technologie par rapport aux centrales japonaises mais aussi la réévaluation permanente des normes auxquelles elle est soumise.

10.000 manifestants pour la sortie du nucléaire dimanche

Près de 10.000 manifestants selon la police allemande se sont rassemblés dimanche après-midi près de Fessenheim, non loin de la plus ancienne centrale nucléaire française en exploitation, pour demander un désengagement du nucléaire en France et en Allemagne tout en exprimant leur solidarité avec le peuple japonais, après le tsunami qui a endommagé la centrale de Fukushima.

L'Association trinationale de protection nucléaire (ATPN) était à l'origine de ce rassemblement dont une grande majorité des participants venaient d'Allemagne.

La manifestation s'est déroulée sans incidents sur l'île au milieu du Rhin, entre Chalampé et Neuenburg (Allemagne), à une dizaine de kilomètres de la centrale nucléaire.

"En solidarité avec le peuple japonais, le but de la manifestation est de demander la fermeture immédiate de la centrale de Fessenheim", avaient indiqué les organisateurs en préambule.

La centrale de Fessenheim, en service depuis 1977, est la plus vieille de France. Elle est située au bord du Rhin, tout près donc du territoire allemand, et à quelques dizaines de kilomètres de la Suisse.

Parmi les slogans on pouvait lire "Tchernobyl, Fukushima, Fessenheim ?", ou "Switch off" ("Eteignez").

Les organisations politiques allemandes Die Grünen, SPD et Die Linke étaient représentées. Côté français, Alsace Nature et le CSFR (Comité de sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin) étaient présents. La Suisse était représentée par NWA (Nie wieder Atomkraftwerke, "Nous ne voulons pas des centrales atomiques").

Dans le même temps un rassemblement beaucoup moins important (environ 300 personnes) s'est tenu à Colmar à la veille de la Commission locale d'information et de surveillance (Clis) de la centrale nucléaire de Fessenheim.

A Paris, plusieurs centaines de personnes se sont également rassemblées dimanche pour demander un désengagement du nucléaire

Ils répondaient à l'appel d'une soixantaine d'organisations, dont Sortir du nucléaire, pour exprimer leur solidarité avec le peuple japonais.

"Le nucléaire est une énergie du passé, une énergie dépassée", a déclaré Nadine Schneider, porte-parole de Sortir du nucléaire, qui manifestait avec plusieurs centaines de personne près de l'Assemblée nationale.

Les manifestants arboraient des banderoles affirmant "nucléaire non merci" ou encore "avec le nucléaire vous avez un avenir irradieux".

"Nous demandons d'engager la France sur la voie de la sortie du nucléaire permanent", a ajouté la porte-parole lors de ce rassemblement.

Parmi les participants, des élus d'Europe-Ecologie-les Verts, dont Denis Beaupin, Yves Cochet ou Yannick Jadot, ainsi qu'Olivier Besancenot (NPA) et la présidente de Cap21 Corine Lepage.

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