Les quotidiens s'interrogaient vendredi sur l'implication de l'Elysée dans l'affaire Tapie
Tous les quotidiens nationaux traitaient le sujet en Une, avec plus ou moins de sous-entendus. De Libération : "Lagarde les pieds dans le Tapie", au Figaro qui adopte un ton plus factuel en écrivant: "La justice va enquêter sur le rôle de Lagarde.
La plupart estime que le sujet ressurgira lors de la campagne présidentielle.
"La DG du Fonds monétaire international "n'ayant jamais fait mystère du peu d'estime qu'elle avait pour Tapie ou du fait qu'elle ne le connaissait ni d'Eve ni d'Adam", écrit Nicolas Demorand dans Libération, "la question du rôle joué par l'Elysée, où l'homme d'affaires a ses entrées, reste entière" et "ressurgira lors de la campagne présidentielle".
"Où trouver la conjonction" dans le fait que l'ancienne ministre de l'Economie soit rappelée à l'ordre par la justice, s'interroge Yves Harté dans Sud-Ouest. "En Nicolas Sarkozy, président de la République, à qui Bernard Tapie fit allégeance publique à la télévision, un soir de mars 2007", affirme-t-il.
Pour Daniel Ruiz de La Montagne, ayant "agi sur ordre, la femme de rigueur apparaîtra désormais comme le valet des oeuvres occultes du chef de l'État", tandis que d'après Jean-Marcel Bouguereau de La République des Pyrénées, "en bon petit soldat, elle a laissé faire".
"La traduction judiciaire de l'affaire Lagarde -Tapie est bien une affaire d'État" estime Dominique Garraud dans La Charente Libre, même si "on peut raisonnablement douter qu'elle puisse aller à son terme avec la mise en examen d'une ancienne ministre devenue star mondiale de la finance".
Le Figaro pose un regard différend sur le dernier rebondissement en insistant sur le rôle passif de l'ex ministre du budget. "Lorsqu'elle arrive à Bercy, en 2007, Christine Lagarde hérite donc d'une 'patate chaude'. Elle n'en est ni la 'cuisinière' ni l'exécutrice testamentaire", écrit Yves Thréard. Mais selon, le journaliste, "c'est évidemment le chef de l'Etat qui est ici visé".
"A quelques mois de la présidentielle, les motivations du PS relèvent bien plus du calcul politique que d'autres considérations", souligne encore le journaliste qui rappelle que la saisine, en avril, de la commission des requêtes de la Cour de justice de la République était le fait de neuf députés socialistes.
Pour François Ernenwein, de La Croix, même si le dossier n'a rien en commun avec celui de DSK, il crée "un climat de soupçon" et "donnera l'impression au monde que, décidément, les responsables français sentent le soufre".
Christine Lagarde est "affaiblie et son mandat à Washington est placé sous une épée de Damoclès" selon Patrick Fluckiger dans L'Alsace et "si l'étau se resserre autour d'elle, dans les années à venir, Christine Lagarde pourrait à son tour constater que la patience des administrateurs du FMI n'est pas illimitée". "Elle a déjà brûlé son joker", ajoute-t-il.
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