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Les mutuelles sont défavorables aux étudiants, selon l'UFC-Que choisir

Selon l'association, les mutuelles étudiantes tirent parti de leur accès privilégié aux étudiants mais ne sont pas assez compétitives.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des étudiants devant l'université René-Descartes, à Paris, le 1er juillet 2012. (SÉBASTIEN RABANY / PHOTONONSTOP / AFP)

FRANCE – Les mutuelles étudiantes sont passées maîtresses dans l'art des frais de gestion opaques et du manque d'information aux adhérents, à en croire l'UFC-Que choisir mercredi 12 septembre. L'association critique sévèrement le fonctionnement des onze mutuelles étudiantes et appelle à une remise à plat d'un système jugé défavorable aux étudiants.

"Les mutuelles ne méritent qu'un bonnet d'âne", a ironisé Alain Bazot, le président de l'association, lors d'une conférence de presse. L'organisme de défense des consommateurs, qui a enquêté sur leur fonctionnement après des plaintes d'étudiants, demande aux pouvoirs publics d'agir et a mis en demeure par courrier les mutuelles étudiantes de modifier les "clauses abusives" contenues, selon lui, dans leurs contrats. Il évoque notamment les résiliations impossibles après une modification unilatérale des contrats par les mutuelles, l'obligation du paiement par prélèvement automatique, des délais trop courts pour la déclaration des sinistres et la limitation des recours en cas de litige.

Des mutuelles peu compétitives

Pire, selon l'association, "les mutuelles étudiantes sont très peu compétitives" hormis pour les garanties basiques. Les complémentaires classiques ou en ligne sont en moyenne de 20% à 30% moins chères. L'association en conclut que "les mutuelles étudiantes bénéficient ainsi de leur accès privilégié aux étudiants, grâce à leur délégation de service public, qui leur permet de diffuser massivement des garanties dont le manque de compétitivité laisse à penser qu'elles rencontreraient plus difficilement leur public dans un environnement parfaitement concurrentiel".

"Plus encore que sur la clarté de leur mission, c'est dans leurs relations à l'assuré que les mutuelles ratent leur examen de passage", poursuit l'UFC : un tiers des nouveaux inscrits attend ainsi plus de trois mois sa carte Vitale et ne peut pendant ce délai bénéficier du tiers payant. Selon cette enquête, huit étudiants sur dix ont eu des difficultés à obtenir de leurs mutuelles des réponses à leurs questions par téléphone ou par courrier électronique. Pour la seule LMDE, la principale mutuelle étudiante, moins d'un appel sur deux (45%) aboutit, contre 88% à l'Assurance maladie.

L'ensemble du système à réformer

La porte-parole de la LMDE a contesté "les modalités de calcul" de l'UFC et assuré que sa mutuelle n'imposait pas de paiement par prélèvement automatique. "On attend [le courrier de l'UFC] afin de pouvoir leur répondre", a-t-elle déclaré, reconnaissant néanmoins qu'il "y a des éléments juridiques qui sont peut-être à revoir".

Pour l'UFC, l'ensemble du système est à réformer. Elle demande que la gestion du régime étudiant soit confiée aux caisses primaires d'assurance maladie, ce qui pourrait faire économiser à l'Etat jusqu'à 90 millions d'euros par an de financements publics aujourd'hui versés aux mutuelles étudiantes.

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