Les médicaments génériques peuvent-ils nuire à la santé ?
Un rapport de l'Académie de médecine met en doute l'efficacité de certains génériques et s'interroge sur d'éventuels effets secondaires.
"Les génériques diminuent les coûts de la santé. Mais dans le contexte général actuel de méfiance autour du médicament, nous devons être vigilants. Il est important de reconnaître les problèmes qui peuvent être liés aux génériques." Cette mise en garde est signée du Pr Charles-Joël Menkès, auteur d'un rapport (en PDF) sur les médicaments génériques pour l'Académie nationale de médecine, publié vendredi 24 février.
C'est la deuxième remise en cause des génériques en l'espace de quelques mois. En septembre, le Pr Rémy Gauzit, un médecin français, avait émis de sérieux doutes concernant les antibiotiques génériques injectables utilisés dans les hôpitaux, rapporte Le Parisien.
• Quelles différences entre le générique et l'original ?
Le médicament générique contient obligatoirement la même quantité de molécule active que le princeps, le produit de référence. En revanche, les excipients (les substances qui donnent au médicament son goût, sa couleur, sa consistance) sont différents, tout comme les conditionnements (sirop, cachet, gélule…).
"Or, les excipients ne sont pas neutres. Certains peuvent être allergisants, comme l’arachide. De même, le goût d’un produit, tout comme le conditionnement, peuvent avoir une influence sur la bonne observance d’un traitement, notamment chez les enfants et les personnes âgées", explique au Parisien le Pr Charles-Joël Menkès.
• Des effets indésirables ?
Selon l'auteur du rapport, les médicaments qui posent problème sont ceux à "marge thérapeutique étroite", pour lesquels toute variation de concentration, même minime, peut compromettre le traitement et entraîner des effets indésirables. C'est le cas des antiépileptiques, des anticoagulants, des hypoglycémiants, de la thyroxine (hormone thyroïdienne de synthèse) ainsi que de certains antibiotiques et médicaments à visée cardiologique, rapporte Le Figaro.fr.
L'auteur recommande donc de "rapprocher le plus possible la présentation du générique de celle du princeps" et d'éviter "les excipients à effet notoire".
Seul le médecin peut décider de ne pas prescrire de génériques en indiquant "non substituable" (NS) sur l'ordonnance. "C’est grâce à ces retours que les médecins ont décidé de ne plus substituer la thyroxine (Lévothyrox)", précise Charles-Joël Menkès. Mais il ajoute, rassurant, que "dans la plupart des cas, les génériques ne posent aucun problème".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.