Les infirmiers anesthésistes ont décidé jeudi lors d'une assemblée générale de continuer leur mouvement de grève
La grogne dure depuis une semaine.
La plupart des dizaines infirmiers anesthésistes diplômés d'Etat (Iade) présents à l'AG à la Bourse du Travail ont fait état de taux de grévistes élevés, parfois jusqu'à 100% dans certains hôpitaux, en région parisienne ou en province mais avec des risques d'essoufflement du mouvement.
"Nous sommes 18 grévistes sur 20, assignés à 50% mais les trois quarts des salles d'opération tournent et certains médecins anesthésistes se passent de nous", a ainsi témoigné une représentante des Iade de l'hôpital de l'Hôtel Dieu à Paris.
"Beaucoup de gens sont fatigués, épuisés, un certain nombre de nos collègues craquent", a-t-elle ajouté, faisant état de plusieurs arrêts maladie.
Sept mois de conflit
Les "blouses bleues", en conflit avec le ministère de la Santé depuis sept mois, s'estiment notamment lésés par les revalorisations accordées cette année aux infirmiers généralistes, qui font deux ans d'étude en moins.
Vendredi dernier, date de départ de la grève, une manifestation de plusieurs centaines de Iade venus de toute la France avait donné lieu à des heurts avec les forces de l'ordre sur les Champs-Elysées et devant le ministère de la Santé.
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a reçu mercredi huit syndicats de la fonction publique hospitalière, et leur a rappelé les engagements du ministère à l'égard des infirmiers anesthésistes.
Les 7.500 infirmiers anesthésistes en France suivent cinq ans d'études : trois en formation initiale pour le diplôme d'Etat puis après deux années d'exercice du métier, deux nouvelles années de formation.
Ils demandent à être reconnus à bac+5 avec revalorisation salariale à la clé, veulent garder l'exclusivité d'exercice, et s'estiment lésés par le protocole Bachelot de février qui permet un accès au métier sans passage par l'école d'anesthésie et resserre le différentiel de salaire entre les IADE et les autres infirmiers.
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