Les faucheurs qui avaient détruit un essai de vigne OGM de l'Inra en 2010 ont été condamnés à des amendes ou du sursis.
Les faucheurs ont prévenu qu'ils feraient appel de la décision de condamnation, tandis que l'Inra juge que les indemnités sont insuffisantes.
Ils étaient 60, en 2010, à avoir détruit 70 ceps de vignes transgéniques appartenant à l'Institut national de la recherche agronomique, reconnus comme "faucheurs volontaires".
Six d'entre eux sont des récidivistes : le tribunal correctionnel de Colmar les a condamnés à verser 1200 euros d'amende, sous peine d'effectuer un séjour en prison. Les 54 autres sont condamnés à deux mois de prison avec sursis.
Les faucheurs, qui sont originaires de toute la France, devront aussi verser solidairement 57 000 euros à l'Inra : 3 000 au titre du dommage matériel, 50 000 au titre du préjudice scientifique et 4 000 pour les frais de justice... auxquels s'ajoute un euro pour le préjudice moral. "La peine est relativement modérée", a convenu à l'issue de l'audience Jean-Pierre Frick, viticulteur biologique en Alsace et seul régional de l'équipe qui avait saccagé les ceps.
L'Inra, qui demandait 540 000 euros de dommages et intérêts, a accueilli le jugement avec une satisfaction modérée. "Sur le volet pénal, la bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a plus d'impunité pour le passage à l'acte", a dit Jean-François Launay, porte-parole de l'organisme. "Sur le volet indemnitaire, on est un peu en décalage au regard de tout le travail accompli sur les huit années au cours desquelles le projet roulait", a-t-il ajouté.
Pour l'Inra, le dédommagement n'est pas suffisant. Les faucheurs ont eux indiqué qu'ils feraient appel. L'essai de l'Inra détruit en 2010 avait subi un an plus tôt les assauts d'un opposant solitaire aux OGM qui avait coupé les seuls greffons et non les pieds eux-mêmes. Ce militant a été condamné en appel, le 17 janvier dernier, à un mois de prison avec sursis, 2000 euros d'amende et 50 000 euros de dommages et intérêts.
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