Les chômeurs dénoncent "le bordel" de Pôle Emploi
"On aimerait un accueil humain", souffle Arielle Nugon, chômeuse depuis juin, qui ciritique l'organisation de l'agence
Cette militante de 58 ans, ancienne employée à temps partiel dans une association, défilait mardi à Marseille aux côtés du personnel de Pôle emploi, en grève contre des conditions de travail dégradées.
"Nous les chômeurs, nous sommes (...) les premières victimes de la crise et on aimerait bien avoir un vrai service public", plaide-t-elle.
A l'image des salariés, Arielle dit connaître "beaucoup de difficultés" liées à la création de Pôle emploi début 2009. "Parce que la fusion (ANPE-Assedic, ndlr) n'est pas bien faite" et que du
coup, elle ne sait pas sur quel site se rendre pour tel ou tel problème, "parce que les salariés ne sont pas aptes à répondre à toutes les questions" et parce qu'"ils ont un nombre incroyable de chômeurs" à gérer.
Les demandeurs d'emploi aspirent à un accueil qui ne se résume pas à "on montre de l'index le téléphone ou on oriente les usagers vers des salles où ils peuvent appeler le 3949 (numéro de téléphone unique pour les Assedic et Pôle Emploi, ndlr)". Un geste "symboliquement très fort", selon Arielle, qui déplore de ne "même pas avoir droit à une réponse humaine".
"Une des missions des salariés, c'est l'insertion professionnelle" de "gens qui ont perdu pied", or "ils ont de moins en moins cette mission-là", regrette-t-elle. Désormais, c'est place au contrôle "est-ce que vous êtes bien venu à ce rendez-vous?" et à la sanction, autrement dit la radiation des listes, "si vous avez refusé deux fois de suite une offre raisonnable d'emploi". Dans le même temps, "on a un mal fou à faire valoir ses droits", assure-t-elle, car "l'employé de l'ANPE (Pôle Emploi, ndlr) n'a pas été formé à la gestion, compliquée, des allocations chômage", quand celui des Assedic n'a pas coutume de faire de la prospection d'emplois et de placer des travailleurs.
"Pôle Emploi c'était le bordel"
Autre témoin de la dégradation des conditions de travail et d'accueil à Pôle Emploi, David Escalier, 39 ans qui dénonce un vrai "bordel". David a lui aussi vécu un "long combat", un véritable "périple" pour finalement décrocher récemment un poste de jardinier "en CDD jusqu'à Noël". "Il a fallu se battre tous les jours. A chaque fois que je me rendais au Pôle emploi ou que je les appelais, il y avait trop de travail, ils étaient en pleine réorganisation, c'était le bordel...", raconte-t-il crument. "Avant, j'allais aux Assedic, en 10 minutes c'était réglé, là au 3949 on attend des heures, certains jours ça ne marche pas, puis vous avez quelqu'un au téléphone et c'est une catastrophe". Il décrit alors une série de situations ubuesques pour illustrer ses propos. Une formation aux travaux paysagers entamée fin octobre 2008, puis quatre mois plus tard on lui refuse une aide au motif que sa formation "ne fait pas partie des formations conventionnées". De même, il reçoit en juillet "une lettre d'avertissement avant radiation pour absence au premier entretien", alors qu'il n'avait jamais étéconvoqué. Ubuesque.
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