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Les anciens ministres d'ouverture sur le gril

Fadela Amara et Martin Hirsch, deux anciens ministres de Nicolas Sarkozy, ont annoncé mardi leur intention de voter François Hollande. Eric Besson, lui, est resté au côté de Nicolas Sarkozy. Des choix qui dans les deux cas valent aux intéressés des critiques acerbes.

Article rédigé par franceinfo
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L'ex-secrétaire d'Etat à la Ville et inspectrice générale des affaires sociales (membre de l'IGAS) Fadela Amara, le 13 janvier 2011 à Paris. (FRED DUFOUR / AFP)

La période est délicate pour les anciens symboles de "l'ouverture" pratiquée par Nicolas Sarkozy au début de son quinquennat. Restés aux côtés du président sortant ou revenus vers François Hollande, ils sont critiqués de part et d'autre pour délit d'inconsistence.

L'ancienne secrétaire d'Etat à la Politique de la ville, Fadela Amara, et Martin Hirsch, un temps haut commissaire en charge des Solidarités actives et de la Jeunesse, ont annoncé coup sur coup, mardi 17 avril, leur intention de voter François Hollande. Trois anciens ministres de Jacques Chirac, Corinne Lepage, Brigitte Girardin et Azouz Begag, ont par ailleurs indiqué qu'ils feraient de même. 

• Railleries sévères à droite

"La politique d'ouverture dans un pays éruptif comme la France est absolument nécessaire" mais "peut-être me suis-je trompé sur la colonne vertébrale et l'élégance de ces personnalités", déclare Nicolas Sarkozy jeudi 19 avril sur Europe 1.

Interrogée le même jour Le Parisien sur les annonces de Fadela Amara et Martin Hirsch, Rama Yade, elle-même un temps aux côtés de Jean-Louis Borloo avant de déclarer son soutien à Nicolas Sarkozy, ne fait pas dans la demi-mesure. "Ce qu’ils font est dégueulasse !", s'exclame l'ancienne secrétaire d'Etat des Sports.

Elle n'est pas la seule à s'indigner : l'UMP supporte mal de voir des anciens ministres qu'elle avait débauchés retourner leur veste. Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP et ChantalJouanno, sénatrice, ont sévèrement critiqué les deux ministres. "Les ralliés à Hollande vont à la soupe", a fustigé Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole du candidat Nicolas Sarkozy, sur Twitter.

Certains sont même allés un peu trop loin : Franck Staub, directeur de cabinet de la ministre Nadine Morano, a dû s'excuser mercredi après avoir twitté la veille : "Fadela, ni pute, ni soumise... mais un peu quand même".

Même ceux qui ne sont pas directement concernés se moquent. Invité de l'émission "Questions d'Info" sur LCP, avec Le Monde, AFP et France Info, le candidat MoDem François Bayrou a ainsi déclaré : "C'est très simple : nous, dans les Pyrénées, on connaît très bien ça, c'est-à-dire les bergers qui conduisent leurs troupeaux savent que quand on change de saison, on change de pâturages, c'est la transhumance".

• Prudence et ironie à gauche

Dans le camp socialiste, on annonce les accueils de ralliement avec lucidité, et une pointe d'ironie. "Disons qu'il faut avoir les bras ouverts, et en même temps je pense qu'on peut esquisser un petit sourire", a résumé le député de Seine-Maritime Laurent Fabius sur BFMTV.

François Hollande a fait preuve de fermeté jeudi 19 avril sur BFMTV. "Je suis de gauche, je gouvernerai avec la gauche, il n'y aura pas d'ouverture", a déclaré le candidat socialiste. La veille, en marge de son déplacement, il a déclaré qu'il "n'accepte pas la traîtrise, ceux qui sont partis", rapporte Le Figaro.

L'ancien secrétaire général du Parti socialiste est particulièrement sévère vis-à-vis d'Eric Besson, qui était passé dans le camp adverse en pleine campagne, en 2007. "Nous le laisserons à son destin, triste destin ! Destin de traître, ça vous poursuit toute votre vie…" Mais il se montre moins sévère avec Hirsch et Amara, revenus dans le giron socialiste, soulignant qu'ils ont quitté le gouvernement relativement tôt dans le quinquennat. Quant à sa propre politique en cas de victoire, le socialiste assure qu'il ne "fermera la porte à personne".

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