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Louvre-Lens : cinq ans après son ouverture, un projet culturel réussi, mais l'économie locale encore dans l'attente

Le musée ouvert dans le Pas-de-Calais en 2012 compte doper sa fréquentation, déjà convenable, en affichant des expositions qui interpellent davantage les habitants de l'ancien bassin minier, qui espère un meilleur bénéfice économique. 

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le Louvre-Lens a accueilli 2,8 millions de visiteurs depuis son ouverture, le 4 décembre 2012. (Musée Louvre-Lens / FREDERIC IOVINO)

Le 4 décembre 2012, le musée du Louvre parisien ouvrait une antenne dans le Pas-de-Calais, le Louvre-Lens, dans un ancien bassin minier. Cinq ans après, la fréquentation est convenable, mais les retombées économiques espérées tardent à venir.  

Une gratuité partielle revendiquée

Avec 450 000 visiteurs par an, soit un peu moins que les 500 000 espérés lors de l’ouverture, le Louvre-Lens est devenu le troisième musée le plus fréquenté en région, derrière le Mucem à Marseille et le musée des Confluences à Lyon. Le classement du musée du Pas-de-Calais est donc très convenable pour une ville de 30 000 habitants, mais une bonne partie de la fréquentation repose sur la gratuité de la Galerie du Temps.

La Galerie du Temps, au musée de Lens, en accès libre. (Musée Louvre-Lens / PHILIPPE CHANCEL)

L'accès libre à une exposition permanente présentant 5 000 ans d’histoire de l’art en 200 chefs d’œuvre, est totalement assumé par Marie Lavandier, directrice du musée depuis un an. Elle rappelle que le musée est implanté dans un territoire qui a été extrêmement sinistré sur le plan économique.

On ne peut pas dire à la fois qu’on veut capter un public moins diplômé, plus pauvre qu’ailleurs, et mettre en place une politique tarifaire qui ne tienne pas compte de cet objectif.

Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens

à franceinfo

Si la Galerie du Temps fait le plein, les expositions temporaires, payantes peinent parfois à trouver leur public. Ainsi, la peinture ancienne ne fait pas vraiment recette. À Lens plus qu’ailleurs, Marie Lavandier estime que la programmation doit en partie tenir compte du bassin de population avec des thèmes généraux, comme celui de l'amour, retenu pour une exposition en 2018. Il s'agit aussi, selon la directrice du musée, d'interpeler le public. Le choix d'une exposition sera fait en fonction du territoire, "pour interagir avec la population".

L'économie locale encore dans l'attente 

Les effets positifs pour la ville dépendent de la fréquentation du musée. Mathieu Debas propriétaire du restaurant Chez Cathy, situé juste en face du Louvre-Lens, en a bénéficié depuis cinq ans. Le commerçant a créé trois emplois.

L'activité a doublé, voire triplé en fonction des saisons, des moments, des expositions qui font parfois exploser le passage.

Mathieu Debas, restaurateur à Lens

à franceinfo

Pour les commerces plus éloignés, notamment ceux du centre-ville, l’effet Louvre-Lens semble moins évident, d’autant que les infrastructures touristiques n’ont pas forcément suivi. La ville ne dispose toujours que de quatre hôtels, dont un seul 3 étoiles. Les touristes vont plutôt loger à Arras ou à Lille. Toutefois, cinq ans après l’ouverture du musée, les choses commencent à évoluer : trois projets hôteliers sont en cours. Un établissement 4 étoiles devrait ainsi ouvrir l’été prochain.

Quel bilan pour le Louvre-Lens, cinq ans après son ouverture ? Un reportage d'Anne Chépeau

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