Le transsexualisme n'est plus considéré comme une maladie mentale en France, selon un décret inscrit au JO mercredi
Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, avait fait cette annonce le 16 mai 2009, à la veille de la journée mondiale de la lutte contre l'homophobie et la transphobie.
Cette mesure fait de la France le premier pays au monde à sortir le transsexualisme de la liste des affections psychiatriques.
Ce décret du ministère de la Santé supprime "les troubles précoces de l'identité de genre" d'un article du code de la Sécurité sociale relatif aux "affections psychiatriques de longue durée".
Jusqu"à présent, les transsexuels bénéficiaient d"une exonération du ticket modérateur pour leur prise en charge médicale au titre d"une affection de longue durée pour "troubles récurrents ou persistants", les transsexuels ressentant cette disposition comme "stigmatisante". Les transsexuels français vont continuer à être pris en charge par la Sécurité sociale, selon des assurances données par Mme Bachelot en septembre.
"La France est le premier pays au monde à ne plus considérer le transsexualisme comme pathologie mentale", s'est félicité vendredi auprès de l'AFP Joël Bedos, responsable français au Comité International Day Against Homophobia and transphobia (IDAHO). "C'est historique", a renchéri Philippe Castel, porte-parole de l'Interassociative lesbienne gay bi et trans.
"Encore beaucoup de choses en suspens"
Cette classification découlait de celle de l"Organisation mondiale de la santé toujours en vigueur aujourd'hui. L'OMS se réfère pour cela au fait que le transsexualisme figure sur la liste des pathologies recensées dans le manuel médical Diagnostiques et statistiques des maladies mentales, établi par des médecins américains, auquel se réfère le corps médical et dont la révision n'est pas pour l'heure envisagée.
La France avait adopté en 1968 la classification de l"OMS, considérant cette préférence sexuelle comme une affection psychiatrique au même titre que l'homosexualité, qui sera, elle, déclassifiée en 1992 par tous les Etats signataires de la charte de l"OMS.
"Il reste encore beaucoup de choses en suspens sur cette question et qui doivent être absolument traitées", a rappelé Philippe Castel, citant notamment "la question du changement d'état civil". Selon lui, "actuellement, la France oblige à subir une opération chirurgicale qui implique une stérilisation pour passer de M. à Mme ou l'inverse sur les papiers d'identité alors que la moitié, environ, des transsexuels ne souhaitent pas changer physiquement de sexe".
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