Le Smic ne sera pas augmenté le 1er août, a annoncé mardi le Premier ministre, François Fillon sur Europe 1
"Pour le Smic, il n'y a pas de revalorisation aujourd'hui compte tenu de la revalorisation qui a eu lieu (....), il n'y a pas d'écart avec l'inflation compte tenu de ce qui a été fait", a indiqué le Premier ministre.
Revalorisé de 1,6% le 1er janvier dernier, le Smic est fixé à 9,00 brut de l'heure,soit 1.365 euros brut par mois pour un temps plein.
Le Smic stagne alors que les prix ont augmenté de 0,4% en juin dans les hyper et supermarchés, rapporte l'Insse mardi dans un communiqué. Sur un an, les prix des produits de grande consommation dans les hypermarchés ont augmenté de 2,4% et de 2% dans les supermarchés.
Cette annonce de François Fillon n'est pas une surprise puisqu'il a déclaré qu'un "coup de pouce" au Smic serait "une faute économique", dans un entretien accordé au quotidien Nice-Matin. "Cela écraserait la hiérarchie des salaires et induirait une augmentation du coût du travail et donc du chômage", a-t-il ajouté. Le premier ministre s'est également dit "choqué de voir des progressions de salaires pour quelques-uns totalement déconnectées de la réalité économique de l'entreprise et des négociations salariales".
Au passage, il a encore une fois blâmé les 35 heures. "Avant 2000, le coût du travail des produits fabriqués en France était en moyenne, 15% moins chers qu"en Allemagne. Depuis les 35 heures, cet avantage a été perdu et dans certains secteurs comme l"agriculture et les services, on est en train de dépasser l"Allemagne."
De son côté, Henri Guaino, conseiller spécial et plume de Nicolas Sarkozy, a affirmé qu'il était "dangereux" de faire du Smic "une arme de politique salariale et de smicardiser de plus en plus de salariés". "Nous avons un problème de pouvoir d"achat des salaires, mais nous ne le résoudrons pas en augmentant le salaire minimum", a-t-il poursuivi, remarquant que "le Smic est une protection du pouvoir d'achat des moins qualifiés".
Le taux d'inflation hors tabac des ménages urbains dont le chef est ouvrier et employé, qui sert de référence pour l'éventuelle revalorisation du salaire minimum, ressortait fin juin 1,96% au dessus de son niveau de novembre dernier, utilisé pour l'augmentation du Smic au 1er janvier. Il aurait déclenché une revalorisation s'il avait atteint 2%.
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