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Le procès d'un détenu accusé d'un acte de cannibalisme a débuté lundi devant la cour d'assises de Seine-Maritime

En 2007, Nicolas Cocaign avait tué un homme avec qui il partageait sa cellule à la prison de Rouen et mangé un morceau de ses poumons pour lui "prendre son âme".Les premières expertises psychiatriques avaient conclu à son "irresponsabilité pénale" en raison d'une structure et d'un fonctionnement à caractère "psychotique".
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
La cour du Palais de justice de Rouen (AFP - ROBERT FRANCOIS)

En 2007, Nicolas Cocaign avait tué un homme avec qui il partageait sa cellule à la prison de Rouen et mangé un morceau de ses poumons pour lui "prendre son âme".

Les premières expertises psychiatriques avaient conclu à son "irresponsabilité pénale" en raison d'une structure et d'un fonctionnement à caractère "psychotique".

Mais leurs conclusions avaient été invalidées au cours de l'instruction par cinq autres de leurs confrères qui avaient estimé que son discernement n'était pas "aboli" mais simplement "altéré" au moment des faits.

Le procès doit se poursuivre jusqu'à jeudi avec notamment les dépositions des experts psychiatres, prévues mercredi.

Le drame
Le 2 janvier 2007, les deux détenus s'étaient querellés à propos de l'hygiène de la cellule. L'accusé, alors âgé de 35 ans, avait tué la victime, Thierry Baudry, 41 ans, en le frappant avec une paire de ciseaux puis en l'étouffant avec un sac poubelle.

Puis Nicolas Cocaign avait préparé son repas du soir avec l'intention de manger le coeur de sa victime. Avec une lame de rasoir, il avait ensuite découpé le thorax de Thierry Baudry et prélevé un organe, qui s'est avéré être par la suite un morceau de poumon et non le coeur. Il avait mangé une partie crue et avait cuisiné le reste avec des oignons sur un réchaud de fortune. "Je voulais prendre son âme", a-t-il expliqué au juge d'instruction qui l'a mis en examen pour homicide volontaire accompagné d'actes de torture et de barbarie.

Le troisième détenu, David Lagrue, 36 ans, qui, "terrorisé", selon ses dires, n'était pas intervenu, avait été un temps poursuivi pour complicité avant d'être blanchi. Il s'est suicidé en 2009 à la prison d'Evreux où il avait été transféré.

Au cours de ce procès, l'avocat de Nicolas Cocaign, Me Fabien Picchiottino, a l'intention de soulever à nouveau la question de "l'irresponsabilité pénale" de son client. "Si on ne le déclare pas irresponsable, c'est en réalité parce qu'on préfère voir quelqu'un de potentiellement dangereux comme Nicolas Cocaign en prison plutôt qu'en hôpital psychiatrique ", assure l'avocat.

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