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Le PDG de La Poste annonce des "ajustements" dans les réorganisations

Jean-Paul Bailly a évoqué lundi le lancement d'"un grand dialogue pour améliorer la cohésion sociale" après trois suicides de salariés survenus ces derniers mois.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Jean-Paul Bailly, PDG de La Poste, à Paris, le 11 mars 2010. (ERIC PIERMONT / AFP)

Après les trois suicides de salariés de La Poste en l'espace de sept mois, le PDG du groupe, Jean-Paul Bailly, a annoncé lundi 19 mars à l'AFP des "ajustements" dans les réorganisations en cours. Les syndicats, eux, redoutent la même crise qu'a traversée France Télécom en 2009 après plusieurs suicides de salariés.

Le PDG, qui a reçu l'ensemble des syndicats du groupe la semaine dernière dans le cadre d'un "cycle d'écoute", a insisté lundi sur la nécessité d'"adapter l'entreprise en renforçant la cohésion sociale".

Jean-Paul Bailly a surtout fait part de "quatre décisions importantes" : "un grand dialogue au niveau national et local jusqu'au 15 septembre, un cycle rapide de négociations pour aboutir à un train de mesures concrètes d'ici le 30 avril, le report de six mois du déploiement de l'actionnariat salarié et la nomination d'une médiatrice de la vie au travail". Sur ce dernier point, le dirigeant a précisé que la structure de médiation "pourra être saisie sur toutes les situations personnelles par les postiers, l'encadrement, les organisations syndicales ou encore la médecine du travail".

Salariés sous pression

Après les deux suicides en Bretagne, les organisations syndicales avaient dénoncé à l'unisson un mal-être des salariés, accusant les réorganisations, les suppressions de postes ou encore de mauvaises méthodes managériales au sein du groupe. A lire les forums de postiers, tous les salariés sont sous pression. Du facteur qui voit ses tournées s'allonger chaque année au directeur de plateforme de courrier poussé à une extrême mobilité. Ainsi, les deux employés qui se sont récemment suicidés, l'un à Rennes fin février et l'autre dans le Finistère, le 11 mars, venaient tous deux d'être mutés dans de nouvelles villes et à de nouveaux postes de management. Ils se sont donnés la mort à la suite d'un congé maladie pour dépression.

Selon Jean-Claude Delgènes, fondateur du cabinet Technologia, qui a mené des audits chez France Télécom et Renault après les vagues de suicides, "environ 40% des personnes qui se donnent la mort sont en rechute. L'absence de prise en charge correcte après une première tentative est fatale".

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