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Le nombre de centenaires pourrait être multiplié par 13 en 50 ans pour atteindre 200.000 en 2060, selon l'INSEEE

La France compte actuellement 15.000 personnes âgées de plus de 100 ans, affirme une étude publiée mercredi. Elle est championne d'Europe des personnes de plus d'un siècle, devant l'Espagne et l'Italie.90 % des centenaires sont des femmes: aujourd'hui, une femme de 50 ans sur 9 et un homme de 50 ans sur 28 peuvent espérer atteindre 100 ans.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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  (AFP - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK)

La France compte actuellement 15.000 personnes âgées de plus de 100 ans, affirme une étude publiée mercredi. Elle est championne d'Europe des personnes de plus d'un siècle, devant l'Espagne et l'Italie.

90 % des centenaires sont des femmes: aujourd'hui, une femme de 50 ans sur 9 et un homme de 50 ans sur 28 peuvent espérer atteindre 100 ans.

, horizon des projections publiées par l'INSEE, les centenaires pourraient représenter 0,3 % de la population en métropole, contre 0,2 % actuellement.

Selon l'étude, la moitié des centenaires de métropole vit encore actuellement à domicile. Un sur quatre vit seul chez lui, et 4 % vivent en couple.

Le vieillissement de la population
L'étude confirme ainsi un vieillissement de la population, en raison de l'allongement de la durée de la vie et de l'arrivée à la retraite des "baby-boomers" des Trente glorieuses.

Alors qu'ils ne représentaient que 21% de la population française en 2007, les plus de 60 ans seront déjà quasiment un sur trois (31 %) en 2035, année "où toutes les générations du baby-boom auront atteint 60 ans", relève l'étude de l'INSEE. En 2060, 32 % des Français auront 60 ans et plus.

Avec 10,4 millions de sexagénaires supplémentaires, le bond sera de 80 % en 53 ans, pour une population totale de 73,6 millions (+ 11,8 millions comparé à 2007). Dès 2014, la proportion des plus de 60 ans sera déjà plus élevée que celle des moins de 20 ans, note aussi l'Institut, qui remet à jour ces projections tous les quatre ou cinq ans.

Les chiffres publiés mercredi vont dans le même sens que ceux publiés en 2006.

L'avis d'un expert de l'INSERM, Jean-Marie Robine

Selon l'INSEE, la France pourrait compter 200.000 centenaires en 2060. Que pensez-vous de cette projection?

C'est une hypothèse qui se fonde sur les tendances passées, à savoir un allongement continu de l'espérance de vie. Elle reste dans un rythme de doublement des centenaires tous les dix ans depuis 1960. Or on ne voit aucun signe de ralentissement de l'allongement de l'espérance de vie. En ce sens, c'est donc une hypothèse qui peut sembler énorme mais, paradoxalement, qui reste raisonnable et prudente.

Mais les choses pourraient se passer différemment si l'on regarde d'autres pays. La France pourrait soit se rapprocher du modèle japonais, avec un nombre de centenaires qui, depuis vingt ans, quadruple tous les dix ans, soit du modèle danois, où la longévité freine en raison d'une mortalité des très âgés qui reste élevée.

Vers quelle tendance penchez-vous ?

Il est très difficile de répondre. Disons que si la France devait s'écarter du scénario de l'INSEE, je pense qu'elle s'acheminerait plutôt vers un schéma à la japonaise. Là-bas, la longévité a une valeur en soi, c'est une sorte de bien supérieur. Elle est l'affaire de tous, aussi bien des familles, qui font tout pour garder le plus longtemps possible leurs ancêtres avec eux, mais c'est aussi l'affaire de l'Etat. Inversement, au Danemark, cela ne veut rien dire en soi. Un vieillissement réussi, c'est de rester productif, autonome et actif. La France est un peu entre ces deux cultures.

Dans ces conditions, pourquoi plutôt le scénario japonais ?

Déjà, la France court un peu derrière le Japon en matière de longévité. De plus, on n'a pas l'impression que les solidarités familiales soient menacées en France. Et cela se combine avec un Etat qui intervient beaucoup et qui est efficace. Si l'on y ajoute la professionnalisation de la prise en charge des personnes âgées ou si l'on se souvient de la mobilisation après la canicule de 2003, je pense que dans les 25 ans qui viennent, il y a plus de forces qui nous emmèneront vers des scénarios à la japonaise. Mais rien ne permet de dire que l'on resterait ensuite sur cette pente, trop de paramètres peuvent intervenir. Je ne m'avancerai pas jusqu'en 2060.

(AFP)

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