Le ministre du Travail s'est vivement défendu mercredi d'avoir "bradé" à une société amie l'hippodrome de Compiègne
Eric Woerth a assuré que cette opération était "normale", contrairement aux affirmations du Canard Enchaîné qui affirme que la vente a eu lieu "sans enchère, ni appel d'offres".
Par ailleurs, Florence Woerth a postulé en 2009 auprès des filiales françaises de 2 banques suisses, alors que son mari luttait contre l'évasion fiscale, écrit Libération.
Bercy assure que la cession pour 2,5 millions d'euros, réalisée 6 jours avant le départ d'Eric Woerth du ministère du Budget, cette année, "s'est déroulée de manière tout à fait légale". "Cette transaction a été conclue de gré à gré sans enchère, ni appel d'offres", souligne pourtant le Canard Enchaîné, sorti le 14 juillet, qui assure que le président de la Société des Courses de Compiègne, Antoine Gilibert, est un "familier de Chantilly, de son hippodrome et de son maire Eric Woerth".
Eric Woerth, actuellement ministre du Travail, est maire de Chantilly, dans l'Oise, où son épouse a monté une petite écurie de galopeurs.
L'hebdomadaire satirique affirme aussi que le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, "s'était battu contre cette vente qu'il jugeait illégale", l'hippodrome appartenant à la forêt de Compiègne.
Cette vente a été aussi évoquée mardi sur le site de l'hebdomadaire Marianne qui écrit: "Quelques jours avant son transfert au ministère du Travail, en mars 2010, le ministre du Budget organisait la vente de l'hippodrome de Compiègne à des amis d'amis, au prix d'une acrobatie juridique".
Eric Woerth réfute
Le ministre du Travail s'est défendu mercredi d'avoir "bradé" à une société amie l'hippodrome de Compiègne lorsqu'il était au Budget. "C'est n'importe quoi !", a déclaré le ministre au micro de RTL, interrogé sur le sujet après le défilé du 14 juillet. "Ca n'a pas été vendu une bouchée de pain, ça a été vendu à l'estimation des domaines", a-t-il affirmé.
"Il y a eu des évaluations de la part des services des domaines et ce type de terrain, ça vaut ce que vaut son utilisation (...). Il n'y a évidemment pas de sous-estimation d'un bien, c'est juste pas constructible, c'est juste un terrain pour un hippodrome, c'est juste normal de faire ça", a-t-il argumenté. "Ca a été vendu dans le cadre d'une politique de vente immobilière des domaines de l'Etat que j'ai créée", a-t-il poursuivi avant de conclure: "Des dossiers comme ça, on doit pouvoir en trouver 1.000, 1.200, 1.300, 1.500", a-t-il encore fait valoir.
Florence Woerth a postulé en 2009 auprès de filiales de banques suisses
Par ailleurs, et selon Libération de mercredi, Florence Woerth, l'épouse du ministre du Travail, a postulé en 2009 auprès des filiales françaises de deux banques suisses, au moment où son mari luttait contre l'évasion fiscale.
Selon le journal, citant une "très bonne source", Florence Woerth, qui souhaitait mettre fin en 2009 à ses fonctions de gestionnaire de la fortune de la milliardaire Liliane Bettencourt, "a proposé ses services" aux filiales françaises de deux établissements bancaires helvétiques, dont Credit Suisse qui n'a pas souhaité faire de commentaires. Le nom de l'autre établissement financier n'est pas précisé par le journal.
L'avocat de Mme Woerth, Me Antoine Beauquier, a réitéré auprès de l'AFP son démenti, déjà formulé dans Libération. "C'est un nouveau mensonge", a-t-il dit, parlant "d'acharnement" contre sa cliente.
Au moment où Florence Woerth a postulé, selon le journal, Eric Woerth, alors ministre du Budget, avait érigé comme priorité la lutte contre l'évasion fiscale. Il souhaitait notamment pouvoir ratifier une convention fiscale avec la Suisse, lui permettant de demander des renseignements fiscaux à son voisin, note le quotidien.
Mme Woerth est actuellement au coeur d'une affaire de conflit d'intérêts présumé entre ses ex-fonctions de gérante de la fortune de la Liliane Bettencourt et celles de son mari, quand il était titulaire du portefeuille du Budget.
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