Le ministre de la Défense annonce le déblocage de 30 millions d'euros pour l'armée
Selon Jean-Yves Le Drian, cette somme doit permettre aux militaires français de faire face aux dépenses de première nécessité pour la fin de l'année 2013.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé le déblocage de 30 millions d'euros pour l'armée, vendredi 25 octobre, lors de sa visite au 4e régiment étranger basé à Castelnaudary (Aude). Face aux militaires, il a présenté cette enveloppe de 30 millions d'euros comme "un ballon d'oxygène".
A quoi servira cet argent ?
Ce fonds est réservé à la soixantaine de bases de défense réparties dans toute la France. Les 30 millions "cibleront uniquement les dépenses concrètes (équipements, réfection de locaux, facilités)", a précisé le ministère. Des besoins identifiés au cours d'une tournée d'"immersion" effectuée par le ministre de la Défense dans plusieurs régiments. Jean-Yves Le Drian a évoqué des exemples très concrets, tels que la réfection des cuisines dans tel régiment, ou celle du foyer dans tel autre.
"[Ces sommes] assurent le soutien logistique et matériel des militaires, c'est-à-dire les fournitures dont ont besoin les militaires (stylos, munitions, produits d'entretien ou encore l'alimentation)", précise Europe 1. Il s'agit en priorité de "répondre aux besoins liés à la vie quotidienne des militaires" par le biais de ce "plan d'amélioration des conditions de travail en base de défense à mise en œuvre immédiate", a déclaré le ministre.
Pourquoi débloquer cette somme maintenant ?
Au moment où les ministères sont sommés de se serrer la ceinture, Jean-Yves Le Drian a dû batailler plusieurs mois pour préserver son budget face aux exigences de Bercy. Ce "plan d'urgence exceptionnel", selon ses termes, doit répondre en parti à la crise que traversent les armées.
La réforme, qui a conduit à séparer les unités opérationnelles des unités de soutien sous le précédent gouvernement, "a été menée trop rapidement, de manière parfois confuse et a abouti à des dysfonctionnements majeurs", a concédé le ministre. "On a calculé un petit peu à l'époque au doigt mouillé ce qu'il fallait donner aux bases de défense (...) Je suis en train de remettre de l'ordre là-dedans. Ça commence par refinancer rapidement ces bases de défense", a ajouté Jean-Yves Le Drian.
Quel avenir pour l'armée française ?
Interrogé récemment sur l'inquiétude manifestée par certains hauts responsables des armées, le ministre avait répondu qu'il "n'y [avait] pas d'effondrement du moral dans les armées, mais un besoin de lisibilité sur l'avenir".
Le ministre a pu garantir à la Défense 183,9 milliards d'euros sur la période du projet de Loi de programmation militaire (LPM) auxquels s'ajoutent 6,1 milliards de "ressources exceptionnelles". Toutefois, la LPM, qui fixe le cadre budgétaire de la Défense pour les six ans à venir, adoptée lundi par le Sénat, prévoit la suppression de 23 500 postes supplémentaires entre 2014 et 2019. Surtout, cette baisse d'effectifs (9 000 dans les forces opérationnelles et 14 500 dans le soutien et l'environnement des armées) s'ajoute aux 54 000 postes supprimés dans le cadre de la précédente LPM (2008-2013).
Sur les 7 880 postes supprimés dans le budget 2014, "un tiers concerneront les forces", a précisé Jean-Yves Le Drian. Les premières restructurations ont été annoncées début octobre : la dissolution du 4e régiment de dragons installé à Carpiagne, près de Marseille (Bouches-du-Rhône), remplacé par un régiment de la Légion, qui quitte Orange (Vaucluse). Quatre sites de l'armée de l'air sont également touchés en 2014.
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