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Le ministre de l'Industrie demande à Renault et Peugeot de ne plus avoir de relations commerciales avec Molex

Christian Estrosi a fait cette déclaration après l'affichage par la société américaine Molex de bénéfices "record" au troisième trimestre, ce qui l'a conduit à augmenter de 14,8% son dividende.Avant cette annonce, l'équipementier avait indiqué qu'il refusait de financer un plan social de son usine de Haute-Garonne, fermée en 2009.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Un ex-salarié de l'usine Molex de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), le 15 octobre 2010 (AFP / Eric Cabanis)

Christian Estrosi a fait cette déclaration après l'affichage par la société américaine Molex de bénéfices "record" au troisième trimestre, ce qui l'a conduit à augmenter de 14,8% son dividende.

Avant cette annonce, l'équipementier avait indiqué qu'il refusait de financer un plan social de son usine de Haute-Garonne, fermée en 2009.

Avant cette dernière annonce du ministère de l'Industrie, l'Etat français avait indiqué qu'il allait s'associer à la plainte contre Molex pour l'obliger à poursuivre le financement du plan social L'équipementier automobile américain avait annoncé qu'il allait cesser de financer le plan social de fermeture de l'usine tant que les plaintes aux prud'hommes de salariés n'étaient pas retirées.

L'usine française de connectique automobile de Molex à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) a fermé en octobre 2009.

Dix-neuf représentants du personnel, licenciés six mois plus tard que le reste des 283 salariés de l'usine, et encore en congés de reclassement jusqu'en janvier 2011, sont les principales victimes de la décision de Molex.

Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi "a décidé de demander au liquidateur de procéder (...) à un recours en responsabilité pour insuffisance d'actifs contre Molex, et s'est engagé (...) à ce que l'État appuie cette démarche du liquidateur devant le juge", a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère, confirmant une information du Parisien.

Le ministre Estrosi avait annoncé vouloir "mettre Molex sous pression ... pour qu'il paie les sommes dues", relevant que Molex-US avait un comportement "qui n'est pas conforme au droit français". Il s'était engagé à ce que l'Etat règle les sommes dues aux anciens salariés de Villemur.

Réaction de Molex

La vice-présidente de Molex, Ana Rodriguez, a dénoncé une "approche très agressive" de la France contre l'équipementier américain. "Nous sommes très surpris que le gouvernement français interfère dans nos relations commerciales", s'est-elle étonné.

Rappel d'un combat emblématique
Molex est devenu un symbole des entreprises jugées rentables et viables mais sacrifiées au nom d'une logique financière globale échappant aux salariés.

Molex a fermé son usine d'équipements automobiles de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) en 2009 et licencié ses 283 salariés, après plusieurs mois de lutte du personnel pour maintenir les emplois.

Un combat si emblématique que Christian Estrosi lui-même avait, en son temps, qualifié la multinationale Molex de "patron voyou".

Depuis, la filiale française, Molex Automotive SARL, assumait le paiement des congés de reclassement et du Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Mais le groupe américain vient de signifier son refus d'apporter les fonds nécessaires à sa filiale et au paiement du plan social, et la société devrait à présent être mise en liquidation judiciaire.

Molex, qui aurait déjà versé 30 millions d'euros, n'apprécie pas les plaintes de 189 salariés qui contestent leur licenciement économique devant les Prud'hommes. Les salariés souhaitent obtenir une indemnisation supplémentaire équivalant à cinq ans de salaires.

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